La Fed devrait également vendre des actifs adossés à des créances immobilières lorsqu'elle commencera à se défaire du gigantesque portefeuille accumulé dans le cadre de sa politique de relance monétaire, a estimé jeudi le président de l'antenne de Richmond de la Réserve fédérale (Fed).

À l'issue de la dernière réunion de son Comité monétaire (FOMC) en septembre, la Fed avait indiqué qu'elle conserverait dans un premier temps ces actifs, appelés MBS (Mortgage Backed Securities), lorsqu'elle commencera l'année prochaine à réduire son portefeuille évalué pour l'instant à quelque 4500 milliards de dollars.

«Je ne peux pas appuyer l'approche prévue par le Comité pour ramener le bilan de la Fed à un niveau normal. En particulier, le communiqué indique que le Comité n'envisage pas de céder des actifs adossés à des crédits immobiliers. Je pense que cette approche prolonge de manière inutile notre interférence sur la distribution du crédit», a affirmé M. Lacker lors d'un discours à Asheville (Caroline du Nord).

«Le portefeuille de MBS de la Fed peut exercer des pressions à la baisse sur les taux des crédits immobiliers comparativement à la détention d'un montant équivalent en titres du Trésor et dans ce cas les autres emprunteurs devraient faire face à des taux d'emprunts plus élevés. Même si cela favoriserait les emprunteurs immobiliers, cela défavorise les autres emprunteurs dans d'autres secteurs de l'économie», a estimé M. Lacker.

Fin octobre, la Réserve fédérale (Fed) doit clore son soutien exceptionnel à l'économie américaine en cessant ses achats de bons du Trésor et d'obligations immobilières qu'elle effectue depuis 2012. Ces opérations ont gonflé son bilan qui est passé de 900 milliards de dollars avant la crise à 4500 milliards aujourd'hui.

M. Lacker a par ailleurs estimé que le taux de croissance de l'économie américaine devrait se maintenir autour de 2-2,5%. Il a ajouté que la récente baisse du taux de chômage à 5,9% ne devait pas cacher qu'il existait encore de la marge sur le marché du travail même si ce taux donnait par ailleurs une bonne idée générale de la situation sur le marché de l'emploi.