Le magnat des médias Rupert Murdoch a confirmé mercredi soir qu'il en avait bien terminé avec son projet de rachat du rival Time Warner, et n'a pas l'intention de se rabattre sur une autre grosse cible du secteur.

«Nous sommes passés à autre chose», a assuré le milliardaire américain d'origine australienne en présentant aux analystes les résultats trimestriels et annuels de sa propre société de télévision et de cinéma, 21st Century Fox, où il occupe le poste de PDG.

Il a insisté sur le fait que Time Warner était «une opportunité vraiment unique».

«Nous n'allons pas du tout acheter quoi que ce soit d'autre», a-t-il dit aux analystes. S'il n'exclut pas totalement des achats «vraiment uniques, mais petits», il affirme que Fox n'a «pas de plan pour se lancer sur le sentier des acquisitions».

«Soyons clairs: pour nous c'est terminé», a insisté le directeur d'exploitation de Fox, Chase Carey, soulignant que Time Warner était «une opportunité, pas une nécessité», et que Fox n'avait pas l'intention de jeter son dévolu à la place sur un autre gros détenteur de contenus vidéo.

M. Murdoch avait annoncé mardi soir le retrait d'une offre de rachat de Time Warner par Fox évaluée à près de 80 milliards de dollars, mais qui était rejetée par sa cible.

C'était «une décision déterminée», a-t-il commenté mercredi soir, faisant valoir que «cette transaction n'est plus attractive pour les actionnaires de Fox», dont le cours était désormais «sous-évalué».

Depuis la confirmation de son projet mi-juillet, l'action Fox avait perdu 11% à la Bourse de New York.

À la suite du retrait de l'offre sur Time Warner, le titre a terminé la séance mercredi sur un gain de 3,29% à 32,33 dollars. Et elle prenait 4,08% supplémentaires vers 21H45 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture après les commentaires de MM. Murdoch et Carey.

Le milliardaire peut se consoler de son échec avec des résultats meilleurs que prévu de Fox, qui a dégagé sur son exercice clos fin juin un bénéfice de 4,5 milliards de dollars.

Cela représente un recul de 36% sur l'année précédente, mais c'est une conséquence d'effets exceptionnels liés à des acquisitions.

Au quatrième trimestre (avril-juin), le bénéfice net a atteint près d'un milliard de dollars, contre une perte de 371 millions un an auparavant.

Le bénéfice trimestriel par action, qui sert de référence à Wall Street, a dépassé de 3 cents la prévision moyenne des analystes, à 42 cents.

Le chiffre d'affaires est également meilleur que prévu, avec une progression de 15% sur l'ensemble de l'année à 31,9 milliards de dollars, et de 17% à 8,4 milliards au dernier trimestre.

Rupert Murdoch s'est notamment félicité d'un quatrième trimestre «record» pour les studios de cinéma 20th Century Fox, qui ont profité notamment du succès en salles des dernières aventures des mutants aux super-pouvoirs de X-Men et des perroquets du film d'animation Rio.

Les studios ont vu leur chiffre d'affaires bondir de 12% à 9,7 milliards de dollars sur l'année, et même de 38% à 2,8 milliards au dernier trimestre où leur bénéfice d'exploitation trimestriel a presque triplé, à 339 millions de dollars.

Les chaînes câblées, qui recouvrent notamment le bouquet Fox aux États-Unis, se sont également bien comportées, avec des revenus en hausse de 13% tant sur le trimestre (à 3,3 milliards de dollars) que sur l'ensemble de l'année (à 12,3 milliards). Le bénéfice a augmenté de 11% sur le trimestre, à 1,2 milliard, et de 5,5% sur l'ensemble de l'année, à 4,2 milliards.