La Réserve fédérale américaine (Fed) a entamé mardi une réunion de deux jours de son Comité de politique monétaire au cours d'une semaine riche en indicateurs économiques, qui devraient confirmer un rebond de l'activité sans nécessiter de modifier le cap de la politique monétaire.

«Le Comité de politique monétaire (FOMC) a commencé sa réunion à 10h00 comme prévu», a indiqué mardi un porte-parole de l'institution monétaire.

Le FOMC publiera à 14h00 mercredi un communiqué où elle devrait laisser les taux directeurs inchangés, proches de zéro comme ils le sont depuis fin 2008. Cette réunion présidée par Janet Yellen ne donnera pas lieu à une conférence de presse de la présidente de la banque centrale.

Les analystes s'attendent en outre à la poursuite d'une modeste diminution de 10 milliards de dollars des achats d'actifs, comme la Fed le fait à chaque réunion depuis le début de l'année. Ces achats de bons du Trésor et de titres hypothécaires destinés à soutenir l'économie, devraient ainsi se conclure en octobre. Ils se montaient à 85 milliards de dollars par mois l'année dernière.

«La Réserve fédérale va, selon toute probabilité, annoncer une nouvelle réduction de ses achats d'actifs pour les passer de 35 milliards de dollars par mois à 25 milliards, restant ainsi sur les rails pour une suppression totale en octobre» de ce stimulus monétaire, affirmait dans une note Capital Economics.

La Fed elle-même a clairement indiqué, dans les minutes de la dernière réunion du Comité monétaire (FOMC) publiées le 9 juillet, que la fin de l'aide monétaire à l'économie américaine pourrait être décidée en octobre si le rebond de l'activité se poursuivait.

De fraîches informations pourront attester de la vigueur espérée de l'économie alors que, mercredi, le jour même où le Comité monétaire publiera son communiqué, le gouvernement divulguera aussi sa première estimation de la croissance du produit intérieur brut au 2e trimestre.

Après l'étonnante révision à la baisse de l'activité au premier trimestre, montrant un plongeon du PIB de 2,9% entre janvier et mars essentiellement à cause de l'hiver rigoureux, l'ampleur du rebond est surveillée de près par les analystes.

«Sentiment artificiel de confiance»

La prévision médiane des économistes table sur une reprise de la croissance à 3,2%.

Selon le dernier rapport de conjoncture de la Fed, le Livre beige publié mi-juillet, l'activité économique est, en progrès dans l'ensemble du pays et les conditions du marché du travail se sont «améliorées».

Mardi, l'institut du Conference Board a relevé un bond spectaculaire en juillet de l'indice de confiance des ménages, qui à 90,9, atteint le plus fort niveau en près de sept ans.

Vendredi, le département du Travail publiera également les chiffres officiels de l'emploi pour le mois de juillet. Les analystes s'attendent à ce que le taux de chômage se maintienne à 6,1% après l'embellie du marché du travail en juin (-0,2 point de pourcentage et 288 000 créations d'emplois).

Les observateurs seront attentifs également à l'appréciation de la conjoncture qui sera donnée par le FOMC dans son communiqué.

Cet avis peut donner des indices sur le calendrier d'une première hausse des taux directeurs qui reste pour l'instant incertain.

Depuis les indications de la présidente de la Fed Janet Yellen en mars, les marchés ont jusqu'ici misé sur une première hausse des taux à la mi-2015.

Mais, devant le Congrès américain le 15 juillet, Mme Yellen a laissé entendre que la Réserve fédérale pourrait décider de relever son taux directeur «plus tôt» que prévu si l'amélioration du marché du travail continue de dépasser les attentes.

Pour d'autres raisons liées à la course au rendement des marchés financiers, certains membres du FOMC s'inquiètent de la prolongation de cette politique monétaire ultra accommodante.

Richard Fisher, président de la banque régionale de la Fed de Dallas, a dénoncé lundi «un sentiment artificiel de confiance» sur les marchés financiers nourri par la généreuse politique monétaire.