Le revenu des patrons des grandes entreprises américaines a été quasiment multiplié par dix au cours des trente-cinq dernières années pour atteindre le revenu moyen de 15,2 millions de dollars par an en 2013, selon une étude parue jeudi.

En tenant compte de l'inflation, la rémunération (salaires, bonus, stock-options...) des dirigeants des 350 plus grandes entreprises américaines a flambé de 937 % depuis 1978, affirme l'Economy Policy Institute (EPI), un centre de réflexion non partisan de Washington.

L'augmentation sur la seule période 2010-2013 est de près de 22 %, affirme l'étude.

Sur les trente-cinq dernières années, la rémunération d'un salarié «moyen» a en comparaison augmenté de 10,2 %, à 52 100 dollars par an en 2013, selon l'étude de l'EPI.

En conséquence, l'échelle des revenus entre un salarié moyen et son PDG s'est considérablement agrandie passant de 1 à 30 en 1978 à 1 à 295 en 2013.

«Sur les trente dernières années, la rémunération des PDG a augmenté beaucoup plus vite que les autres hauts revenus», soulignent par ailleurs les auteurs de l'étude.

L'Institut note que la rémunération des grands patrons américains a connu une très nette accélération jusqu'au coup d'arrêt du début des années 2000 dans le sillage de l'explosion de la bulle des nouvelles technologies.

À 15,2 millions de dollars annuels en 2013, elle reste d'ailleurs inférieure aux montants atteints en 2000 (20,2 millions) et en 2007 (18,5 millions) avant le déclenchement de la crise financière, souligne l'étude.

Cette étude paraît alors que le débat sur les inégalités économiques aux États-Unis a été relancé par la parution du livre de l'économiste français Thomas Piketty «le Capital au XXIe siècle» qui a connu un succès retentissant Outre-Atlantique.