Un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé mardi que l'évolution de l'économie américaine pourrait conduire la Fed à relever les taux «dès que possible».

Charles Plosser, président de l'antenne régionale de la banque centrale de Philadelphie, juge que l'économie «n'a jamais été sur une base aussi solide depuis le début de la reprise».

«Alors qu'on continue à s'approcher de notre objectif de 2% d'inflation et que le marché du travail s'améliore, nous devons nous préparer à ajuster la politique monétaire de façon adéquate», a-t-il dit dans un discours à Washington.

«Cela pourrait bien exiger qu'on commence à relever les taux d'intérêt dès que possible», a-t-il ajouté.

La Fed maintient depuis fin 2008 ses taux directeurs proches de zéro et envisage de les relever à partir de la mi-2015.

Le soutien monétaire exceptionnel de la Fed, sous forme d'achats d'obligations actuellement pour 45 milliards de dollars par mois, devrait lui cesser «à l'automne» si le rythme actuel de réduction est poursuivi.

Ce rythme, jugé trop lent par M. Plosser, «pourrait bien nous laisser sur place si l'économie évolue comme on le prévoit».

M. Plosser déplore qu'avec la crise financière, la banque centrale soit devenue «hautement interventionniste dans ses efforts pour manipuler les prix des actifs et les marchés financiers en général». «Il est temps de penser à restaurer un semblant de normalité dans la politique monétaire», a-t-il affirmé.

À propos du marché immobilier qui a ralenti ces derniers mois, M. Plosser se dit «optimiste».

«Même si les ventes ont ralenti, les prix ont continué d'augmenter au cours des trois derniers mois», suggérant que l'offre étroite, plutôt que la demande, restreint les ventes.

Le responsable de la Fed a aussi plaidé pour une réforme des entreprises parapubliques de financement hypothécaire. «Elles étaient autorisées à opérer pour du profit tout en ayant une garantie implicite de l'État et ont donc pris des risques extraordinaires aux dépens des contribuables», a-t-il expliqué évoquant sans les nommer Fannie Mae et Freddie Mac dont la réforme est en discussion.

«Cela ne doit plus se reproduire», a-t-il ajouté s'interrogeant sur le degré d'intervention du gouvernement sur le marché immobilier. «Les États-Unis subventionnent l'accession à la propriété plus que tout autre pays développé», a-t-il rappelé.