Le ministre de la Justice américain, Eric Holder, a indiqué vendredi que son département enquêtait sur le courtage à haute fréquence, déjà dans le collimateur d'une série de régulateurs.

«Dans le secteur financier, des inquiétudes ont été émises récemment sur une pratique appelée 'courtage à haute fréquence'», utilisant des algorithmes informatiques complexes et des réseaux ultra-rapides pour réaliser des transactions parfois en quelques millisecondes», a déclaré M. Holder devant une commission parlementaire, selon le texte d'un discours diffusé aux médias.

«Au département de la Justice, nous enquêtons sur cette pratique pour déterminer si elle viole les lois sur les délits d'initiés», a-t-il ajouté.

Le courtage à haute fréquence, rendu possible par les avancées technologiques de ces dernières années, n'est en soi pas illégal mais suscite beaucoup de controverses.

La polémique a été relancée cette semaine par la sortie du livre «Flash Boys» de Michael Lewis, qui affirme que les échanges à Wall Street sont manipulés au profit des courtiers à haute fréquence, qui bénéficient d'un avantage temporel sur les investisseurs n'ayant pas accès aux mêmes techniques sophistiquées.

Le département de la Justice s'ajoute à une liste de plus en plus longue d'enquêteurs sur cette pratique.

La police fédérale américaine (FBI) a ainsi indiqué lundi qu'elle enquêtait «depuis un certain temps» sur le courtage à haute-fréquence à Wall Street. Les enquêteurs recherchent en particulier à savoir si de «possibles violations de la réglementation boursière», «fraudes informatiques» ou «délits d'initiés» ont été commis par des entreprises ou des individus spécialisées dans cette pratique, avait précisé un porte-parole à l'AFP.

Les services du ministre de la Justice de l'État de New York, Eric Schneiderman, avaient aussi confirmé mi-mars l'ouverture d'une enquête officielle.

Le gendarme américain de la Bourse (SEC) et le régulateur des marchés de produits dérivés et des contrats à terme (CFTC) ont aussi des examens en cours.