Un responsable de la Réserve fédérale américaine a estimé vendredi qu'il était temps pour la Fed de réformer ses indications d'orientation de politique monétaire alors que le taux de chômage aux États-Unis approche le seuil des 6,5%.

Depuis un an, la Fed a promis qu'elle ne relèverait pas son taux d'intérêt directeur tant que le taux de chômage serait supérieur à 6,5% et que l'inflation reste sous son objectif à moyen terme de 2%.

Mais alors que le taux de chômage a baissé plus rapidement que prévu pour se situer en janvier à 6,6%, la Fed n'a pas l'intention de relever les taux vu la modération de la croissance. Elle poursuit en effet sa politique monétaire expansionniste en continuant d'injecter des liquidités dans le système financier à hauteur de 65 milliards de dollars par mois, un rythme qui diminue.

«Le seuil de 6,5% va bientôt devenir caduc, s'il ne l'est pas déjà», a affirmé Charles Plosser, président de l'antenne régionale de la banque centrale à Philadelphie.

En effet, le Comité monétaire de la Fed (FOMC) a indiqué à plusieurs reprises en communiquant son «orientation de politique monétaire» que les taux d'intérêt resteraient en l'état, proches de zéro, «bien après» la baisse du taux de chômage sous les 6,5%.

«Le Comité doit au minimum réformer sa communication concernant l'évolution à venir des taux sur les fonds fédéraux», a estimé M. Plosser dans un discours à New York. «Le seuil (de 6,5%) a perdu son sens. Il doit être remplacé par quelque chose de plus pertinent et informatif», a-t-il répété.

La prochaine réunion du FOMC est prévue les 18 et 19 mars.