Un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), le seul qui ait voté contre la décision de la Fed de réduire son soutien monétaire à l'économie, a indiqué vendredi n'avoir «pas assez confiance» dans la reprise économique.

Eric Rosengren, président de l'antenne régionale de la Fed de Boston, a été le seul participant au Comité de politique monétaire (FOMC) à ne pas voter mercredi pour la modeste réduction des injections de liquidités de la banque centrale dans le système financier de 85 milliards de dollars à  75 milliards.

Même s'il prévoit une croissance de près de 3% pour 2014, M. Rosengren dit ne pas avoir «suffisamment confiance dans ces projections pour risquer le retrait de toute aide monétaire pour l'instant».

«Ma décision de voter contre avait pour but de conseiller la patience», a-t-il ajouté dans un communiqué publié sur le site de la banque régionale de la Fed de Boston. M. Rosengren souligne que le taux de chômage est loin des 5,25% qu'il considère comme proche du taux de chômage incompressible, alors que le taux des sans-emploi s'élève encore à 7%.

Il souligne aussi que l'inflation, mesurée par l'indice des prix lié aux dépenses des consommateurs, n'est que de 0,7% sur un an, soit «bien en dessous de la cible de 2% de la Réserve fédérale».

«En conséquence, j'aurais préféré attendre que l'amélioration de l'économie (...) se reflète de façon évidente dans les données», a-t-il ajouté.

M. Rosengren appartient au camp des «colombes» dans le jargon financier, qui décrit ainsi les responsables de la politique monétaire enclins à tolérer une hausse des prix pour combattre le chômage.

Il a conclu en soutenant pleinement la position du FOMC sur les taux directeurs, qui sont actuellement proches de zéro et que la Fed a promis de laisser inchangés «bien après» que le taux de chômage passe sous la barre des 6,5%.