Les régulateurs doivent utiliser «la carotte et le bâton» pour que les grandes banques soupèsent leurs risques et ne bénéficient pas de fonds publics en cas de faillite, a estimé vendredi Ben Bernanke président de la Réserve fédérale (Fed).

«Alors que nous essayons de rendre le système financier plus sûr, nous devons inévitablement nous confronter au problème de l'aléa moral», a déclaré le patron sortant de la Fed lors d'une conférence au Fonds monétaire international (FMI), à Washington.

M. Bernanke faisait référence à l'assistance financière fournie par le secteur public en cas de faillite d'une institution considérée comme systémique («too big to fail») comme cela a été le cas pendant la crise financière de 2008.

«À travers l'usage approprié de la carotte et du bâton, les régulateurs peuvent pousser le secteur privé à surveiller ses prises de risques», a-t-il déclaré mentionnant les tests de résistance menés en vertu de la loi américaine Dodd-Frank de régulation de Wall Street ainsi que les ratios de capitaux et de liquidités imposés par la réforme bancaire internationale de Bâle III.

«Les résultats d'une partie de ces tests sont publics, ce qui fournit aux investisseurs et aux analystes des informations pour évaluer la santé financière des banques», a-t-il relevé.

M. Bernanke a aussi plaidé pour la mise en place de testaments bancaires, exigeant des importants établissements financiers qu'ils préparent à l'avance un plan de démantèlement ordonné en cas de faillite.

«Un mécanisme crédible de liquidation pour les groupes d'importance systémique sera crucial pour réduire les incertitudes, renforcer la discipline des marchés et diminuer l'aléa moral», a conclu le président de la Fed, dont le mandat s'achève en janvier prochain.