Bank of America a commis une fraude en vendant des titres hypothécaires aux organismes de refinancement Fannie Mae et Freddie Mac, à qui elle a mal présenté le caractère risqué de ces actifs, a estimé un jury mercredi à New York.

«Presque un an jour pour jour après que nous ayons porté plainte, un jury a unanimement estimé que Countrywide», filiale de prêts immobiliers de Bank of America rachetée pendant la crise financière, «Bank of America et une cadre supérieure, Rebecca Mairone, devaient être tenus responsables de prêts désastreux et de l'absence systématique de toute vérification» sur leur qualité, a commenté le procureur fédéral de New York, Preet Bharara.

Comme il a été démontré pendant le procès, ils ont adopté un programme surnommé «l'embrouille» (The Hustle) qui traitait le contrôle de la qualité des prêts et l'émission de prêts comme une plaisanterie», ajoute le procureur dans un communiqué.

«Pressée de générer de l'argent facile sur des prêts immobiliers à la veille de la crise financière, Bank of America a racheté Countrywide, pensant qu'il avait avalé une vache à lait», poursuit-il.

«Ces bénéfices ont toutefois été obtenus par la fraude, a estimé le jury», poursuit M. Bharara.

Le gouvernement américain a accusé BofA et Countrywide d'avoir par les prêts incriminés engendré plus d'un milliard de dollars de pertes brutes pour Fannie Mae et Freddie Mac.

Bank of America conteste cette évaluation et le nombre de prêts incriminés et affirme que les pertes des organismes de refinancement parapublics ne dépassent pas 131 millions de dollars.

«La décision du jury concernait un seul programme de Countrywide qui a duré quelques mois et a cessé avant l'acquisition de l'entreprise par Bank of America», a réagi un porte-parole de la banque dans une déclaration par courriel, ajoutant que BofA «évalue ses possibilités de faire appel».

Le rachat de Countrywide a coûté des milliards de dollars de poursuites à la banque de Charlotte (Caroline du nord, est des États-Unis).