La banque fédérale américaine (Fed) est plus divisée que jamais sur le fait de savoir combien de temps doit durer son soutien exceptionnel à la reprise économique américaine, selon le compte-rendu de sa dernière réunion publié mercredi.

Sur les 17 membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) réunis le 18 septembre, une majorité était d'accord pour diminuer l'aide cette année et la conclure au milieu de 2014, «quelques-uns» préféraient attendre plus tard et d'autres auraient aimé qu'elle s'achève bien avant le milieu de 2014, indique le compte-rendu de la réunion de la Réserve Fédérale.

Les membres du FOMC se sont aussi inquiétés «de la hausse des taux d'intérêt immobiliers depuis le printemps, vue comme un risque potentiel».

Certains ont en outre exprimé un souci de «crédibilité» du Comité, estimant à l'époque «qu'il serait préférable d'annoncer une réduction» des injections de liquidités lors de cette réunion puisque le projet en avait été évoqué en juin et que les marchés s'y attendaient. «Des préoccupations ont été exprimées sur le fait qu'un report pourrait nuire à la crédibilité ou à la prévisibilité de la politique monétaire», rapporte la Fed dans ces minutes.

À la surprise des acteurs financiers en effet, la Fed a finalement décidé le 18 septembre de maintenir en l'état sa politique de soutien exceptionnel à la reprise en continuant d'acheter pour 85 milliards de dollars par mois de bons du Trésor et de titres hypothécaires, une façon de faire pression sur les taux à la baisse.

«Il a été noté que le report» de l'annonce d'une réduction des achats d'actifs à «plus tard cette année, voire après, pouvait avoir des conséquences importantes sur l'efficacité de la communication» de la Fed, ajoute encore le compte-rendu.

Sur les taux directeurs eux-mêmes, qui sont maintenus proches de zéro depuis fin 2008, douze participants au Comité ne voient pas de hausse avant 2015,  deux autres pas avant 2016 et trois jugent qu'il faudra les relever dès 2014.