Le président des États-Unis Barack Obama a officialisé mercredi la nomination de Janet Yellen à la tête de la puissante Banque centrale (Fed), affirmant que l'actuelle numéro deux de l'institution était «exceptionnellement qualifiée» pour ce poste.

M. Obama a indiqué qu'il avait pris en considération «de nombreux facteurs» pour effectuer son choix, dont la nécessité d'«une politique monétaire saine pour maîtriser l'inflation, et aussi créer des emplois».

«J'ai trouvé ces qualités en Janet Yellen», qui deviendra, si sa candidature est confirmée par le Sénat, la première femme à diriger la réserve fédérale, a-t-il assuré.

«Elle a fait ses preuves de dirigeante, et elle est solide», a-t-il dit. «Elle est exceptionnellement qualifiée pour ce rôle», a remarqué le président, en remarquant qu'elle avait «tiré la sonnette d'alarme tôt sur la bulle immobilière et les excès du secteur privé», référence à la crise de 2008 dont les États-Unis ne se sont pas encore totalement remis.

De son côté, Mme Yellen, se disant «honorée» d'avoir été choisie, a estimé qu'il fallait encore «renforcer la reprise».

«Les six dernières années ont été tumultueuses pour l'économie, et difficiles pour de nombreux Américains», a remarqué Mme Yellen, allusion à la période écoulée depuis le début de la récession de 2007-2009.

«Si nous sommes tous d'accord pour dire qu'il faut en faire davantage pour renforcer la reprise (...) nous avons fait des progrès», a-t-elle ajouté.

M. Obama, qui a exhorté le Sénat, où ses adversaires républicains possèdent une minorité de blocage, à entériner «au plus vite» le choix de Mme Yellen, a aussi rendu un hommage vibrant à l'actuel titulaire du poste, Ben Bernanke.

Ce dernier a constitué «une force de stabilité non seulement pour notre pays, mais aussi pour le monde entier», a assuré le président, en lui témoignant sa «gratitude pour son service extraordinaire».

Le choix de Mme Yellen était attendu depuis que l'ancien conseiller de M. Obama Lawrence Summers a renoncé à briguer ce poste étant donné l'opposition prévisible du Congrès.

Si le Sénat la confirme à ce poste, Janet Yellen, 67 ans, sera la première démocrate à la tête de la Banque centrale depuis le départ de Paul Volcker en 1987, et la première femme à diriger cette institution aujourd'hui centenaire.

Elle est vue comme une «colombe», davantage préoccupée par la question du chômage que par l'inflation. Elle a toujours soutenu la trajectoire monétaire ultra-accommodante de Ben Bernanke et représente la continuité de cette politique.

Lagarde se réjouie

La patronne du FMI, la Française Christine Lagarde, s'est réjouie de la désignation de son «amie» Janet Yellen à la tête de la Fed américaine: «c'est super», a-t-elle déclaré.

«Elle est très compétente, c'est mon amie, je suis ravie qu'elle soit là (...) c'est super», a déclaré Christine Lagarde lors d'un séminaire à l'occasion des réunions du FMI et de la Banque Mondiale à Washington.

Mme Lagarde et Mme Yellen sont chacune les premières femmes à occuper leurs postes respectifs.

Christine Lagarde est directrice générale du FMI depuis la fin 2011.

Photo SAUL LOEB, AFP

Christine Lagarde