Un responsable de la banque centrale américaine a estimé mercredi que la réduction du soutien monétaire de la Fed à l'économique américaine devrait se faire «très lentement au cours des prochaines années».

Dans un discours à Burlington dans le Vermont, le président de l'antenne régionale de la Réserve fédérale à Boston, Eric Rosengren, note que «l'économie a ralenti en juin» et qu'il y a «des risques de dégradation», notamment du fait du blocage au Congrès sur le budget et la dette.

«Les inquiétudes au sujet d'une austérité budgétaire malvenue, ici comme à l'étranger, ainsi que la possibilité de nouveaux problèmes en Europe, pourraient empêcher la Fed d'atteindre son double objectif sur l'emploi et l'inflation jusqu'en 2016», affirme M. Rosengren, un membre votant du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), réputé faire partie des «colombes».

M. Rosengren dit avoir voté «pleinement et sans équivoque» le statu quo de la Fed sur sa politique monétaire qui consiste, outre le maintien du taux directeur proche de zéro, à injecter dans le circuit financier 85 milliards de dollars par mois.

«Pour moi, la politique monétaire devrait s'en tenir à une très lente réduction de l'assouplissement monétaire au cours des prochaines années», ajoute-t-il, évoquant ces achats mensuels de bons du Trésor et titres hypothécaires.

M. Rosengren blâme les effets de l'austérité budgétaire décidée par le Congrès, jugeant qu'elle est «l'une des raisons pour laquelle nous n'avons guère vu de croissance au-dessus de 2%».

Il souligne «la grande incertitude» de l'évolution économique «vu les débats au Congrès sur les résolutions budgétaires et sur la possibilité de laisser le pays en défaut de paiement sur sa dette».