Une dirigeante de la Réserve Fédérale a estimé jeudi que la décision de la Fed de poursuivre en l'état son soutien exceptionnel à l'économie américaine pouvait entamer la crédibilité de la banque centrale vis-à-vis des marchés financiers.

Esther George, la présidente de l'antenne régionale de la Fed de Kansas City, la seule à avoir voté contre la décision surprise du Comité de politique monétaire (FOMC) le 18 septembre de maintenir le statu quo, a affirmé dans un discours à Denver (Colorado) que «des décisions qui surprennent les marchés conduisent à davantage de volatilité».

Pour soutenir la reprise économique aux États-Unis, la Fed injecte depuis le début de l'année 85 milliards de dollars mensuels de liquidités dans le circuit financier en achetant des bons du Trésor et titres hypothécaires. Mais alors que le président de la Fed, Ben Bernanke, avait indiqué en mai que la Banque centrale souhaitait réduire progressivement ces achats pour les conclure au milieu de 2014, le Comité monétaire a finalement décider de retarder ce retrait progressif.

Pour Mme George, «retarder l'action (de la Fed) non seulement accroît les coûts potentiels, mais aussi menace la crédibilité et la prévisibilité des futures décisions de politique monétaire». Avec ces achats d'actifs, la Fed a gonflé son bilan pour le porter à quelque 3.600 milliards de dollars.

«Les marchés peuvent considérer à tort que l'ajournement de l'action (de la Fed) signifie que le Comité estime que les perspectives économiques sont plus faibles qu'elles ne le sont», poursuit Mme George.

«Il est temps de reconnaître les progrès» de l'économie, ajoute-t-elle.

Même si elle reconnaît que le marché de l'emploi --avec un taux de chômage de 7,3%--, doit encore progresser, Esther George estime que le fait que l'économie américaine ait continué son expansion malgré les coupes budgétaires est «un signe que les fondamentaux se sont améliorés de façon significative».