L'agence de notation américaine Moody's a annoncé jeudi qu'elle relevait la perspective de la note de la dette des États-Unis de «négative» à «stable», tout en confirmant la note «AAA», la meilleure possible.

«La dette de l'État fédéral est sur la bonne voie pour remplir les critères établis en août 2011 pour justifier une perspective stable, retirant la pression à la baisse sur la note», a précisé Moody's dans un communiqué.

La perspective de la note américaine avait été abaissée à l'été 2011 lors de l'adoption par le Congrès d'un plan pour réduire le déficit budgétaire des États-Unis.

Moody's avait expliqué que les mesures votées ne suffiraient pas nécessairement à améliorer l'état des finances publiques américaines.

«Il y a deux ans, il y avait beaucoup d'incertitudes sur les perspectives budgétaires des États-Unis», a indiqué à l'AFP, Steve Hess, économiste de Moody's pour les États-Unis.

«Depuis, il y a eu des augmentations d'impôts pour les plus aisés, un relèvement des prélèvements sociaux et les coupes budgétaires du Congrès. Tout cela a entraîné en une réduction du déficit plus forte qu'attendu», a noté M. Hess.

Outre la réduction du déficit budgétaire, qui va «continuer à décliner pendant un certain nombre d'années», selon l'agence, Moody's a pris en compte la reprise de l'économie américaine.

D'autres efforts d'assainissement nécessaires

«La croissance de l'économie américaine, quoique modérée, est plus rapide que celle de beaucoup de ses pairs notés eux aussi AAA», a souligné M. Hess, citant le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne.

L'agence de notation prévoit que le ratio de la dette publique par rapport au produit intérieur brut du pays va, jusqu'en 2018, «présenter un recul plus important qu'(elle) ne l'anticipait lorsqu'elle avait assigné une perspective négative».

Toutefois, Moody's souligne qu'en dépit d'une perspective budgétaire plus favorable pour les toutes prochaines années, les déficits du gouvernement recommenceront à se creuser à plus long terme «si de nouveaux efforts d'assainissement budgétaire ne sont pas faits».

Si Moody's maintient le prestigieux «Triple A» des États-Unis, l'agence concurrente Standard and Poor's, qui les en a privés en 2011, s'est abstenue de rétablir cette note idéale début juin, lorsqu'elle a elle-même révisé la perspective de la première économie mondiale de «négative» à «stable» en raison d'un recul des «risques» budgétaires.

S&P a maintenu la note de la dette du pays à «AA+», mais estimé que la probabilité d'un nouvel abaissement à «court terme» s'était quelque peu éloignée et n'était même plus d'une «chance sur trois».

La troisième agence de notation, Fitch, a confirmé fin juin le «triple A» des États-Unis tout en maintenant la perspective négative du pays, invoquant le niveau encore «élevé» de la dette publique américaine.

En 2012, le déficit budgétaire représentait 7,3% du PIB des États-Unis tandis que le ratio de la dette extérieure par rapport au PIB s'élevait à 101,6%.

Pour l'exercice 2013, la Maison-Blanche vient de revoir en baisse de quelque 200 milliards de dollars son estimation du déficit budgétaire du pays. Il devrait s'élever à 759 milliards et représenter 4,7% du Produit intérieur brut.

Le Bureau du budget de la Maison-Blanche, l'OMB, prévoit aussi que, selon les projets de budget de l'administration Obama, le déficit sera réduit à moins de 3% du PIB en 2017 et autour de 2% en 2023.

Moody's souligne aussi que les États-Unis profitent du statut du dollar comme celui des bons du Trésor qui ont été renforcés en tant que valeurs refuge, notamment depuis «les récentes périodes de volatilité sur les marchés de la dette européenne».