Les autorités américaines ont annoncé mardi avoir désigné les groupes financiers AIG et General Electric Capital comme des établissements présentant des risques «systémiques», qui feront l'objet de la même surveillance que les grandes banques.

L'assureur AIG et la division de prêts du conglomérat General Electric sont les deux premiers établissements non-bancaires à être ainsi désignés pour une plus grande surveillance, a indiqué le Trésor dans un communiqué, ajoutant qu'il examinait également le cas d'un troisième établissement.

Cette mesure a  été prise par le Conseil de Surveillance de la stabilité financière (FSOC), constitué notamment des services de la Banque centrale américaine (Fed) et de la Compagnie fédérale d'assurance des dépôts bancaires américains (FDIC).

«Aujourd'hui, le Conseil a franchi une étape importante vis-à-vis des menaces qui pèsent sur la stabilité financière des États-Unis, dans l'optique de créer un système financier plus sûr», a indiqué le secrétaire au Trésor Jacob Lew, qui préside le FSOC.

Cette désignation d'AIG et GE Capital est une nouvelle étape dans la surveillance des acteurs financiers réclamée après la crise de 2008 et inscrite dans la réforme de Wall Street, la loi Dodd-Frank, votée en 2010.

Ces établissements, dont la taille est telle que leur faillite pourrait provoquer un effondrement de l'ensemble du système financier («too big to fail»), seront, comme les grandes banques,  l'objet «d'une surveillance consolidée et de règles prudentielles renforcées»,  indique encore le Trésor.

Ils devront notamment renforcer leur capital fixe et se soumettre à des tests de résistance pour montrer qu'ils ne présentent pas de risques pour le système financier dans son ensemble.

Symbole des excès de la finance ayant mené à la crise, AIG avait été sauvé d'une faillite quasi certaine en septembre 2008 grâce à un prêt de la Fed qui avait dû être complété par d'autres interventions des pouvoirs publics.

La stabilisation du groupe a mobilisé au total plus de 182 milliards de dollars.

Le Trésor n'a pas nommé l'autre groupe financier qui devrait être sur la liste, mais il a précisé qu'il avait fait appel de cette décision et demandé une audience pour la contester.

Début juin, le géant de l'assurance Prudential Financial avait indiqué dans un communiqué qu'il envisageait de s'opposer au projet des autorités américaines de le classer comme un groupe financier systémique.

D'autres groupes sur la liste

D'autres groupes rejoindront cette liste car les autorités «continuent d'examiner d'autres compagnies afin de dissoudre les autres menaces qui peuvent toucher la stabilité financière», dit le Trésor.

Pour sa part, «AIG ne conteste pas cette désignation et lui réserve un bon accueil», a indiqué le groupe d'assurances dans un communiqué.

La taille, l'activité et la nature du bilan des deux groupes désignés ont été examinés de près par les autorités américaines. AIG, le troisième groupe d'assurances du pays, intervenant dans l'assurance vie comme les dommages, tire 85% de ses revenus d'activités financières, relève une note du Trésor.

GE Capital Corporation pour sa part «est un des plus importants holdings aux États-Unis avec 539 milliards de dollars d'actifs», indique encore le Trésor. «GECC est une source significative de crédit pour l'économie des États-Unis, traitant aussi bien avec des clients commerciaux que des individuels», ajoutent les régulateurs qui soulignent qu'en 2012, le groupe avait des encours de prêts avec 243 000 clients commerciaux, 201 000 petites entreprises et 57 millions de consommateurs aux États-Unis.

«Le Conseil a finalement déterminé que des difficultés financières chez GECC pourraient menacer la stabilité financière des États-Unis et que GECC devait être supervisé par le Bureau des gouverneurs de la Fed et être l'objet de normes prudentielles renforcées», affirment les régulateurs, qui ont eu la même conclusion pour AIG.