La croissance de l'économie américaine semble s'affirmer, estimaient jeudi les économistes après la publication de trois indicateurs dans le vert pour les mois de mai et juin, notamment sur le marché immobilier.

Les reventes de logements pour mai, l'indice composite du Conference Board et l'activité manufacturière de la grande région industrielle de Philadelphie, «tous signalent une croissance plus forte à venir», estimait Jennifer Lee, analyste de BMO.

Mercredi, la Banque centrale américaine (Fed) a distillé une note optimiste indiquant pour la première fois depuis des mois dans son communiqué à l'issue d'une réunion du Comité de politique monétaire que «les risques de dégradation de l'économie et du marché de l'emploi avaient diminué depuis l'automne».

C'est le marché immobilier qui confirme être le secteur «le plus dynamique», estime l'économiste en chef d'HFE, Jim O'Sullivan, alors que la hausse des reventes de logements pour mai a largement dépassé les attentes.

Les ventes de logements anciens ont bondi de 4,2% par rapport au mois précédent pour atteindre 5,18 millions de transactions en rythme annualisé.

«Ah! Cette insaisissable barre des 5 millions n'est plus insaisissable», se réjouissait l'experte de BMO.

À cette hauteur, les reventes de logements atteignent leur plus haut niveau depuis novembre 2009, mois particulier où un crédit d'impôt avait été accordé aux nouveaux propriétaires. Mais hormis ce mois précis, soulignait Katherine Smith de IHS, les reventes de mai sont au plus haut depuis six ans (mai 2007).

Le prix de ces logements affiche une vive hausse (+15,4%) sur un an, alimentée par des stocks toujours faibles. Pour l'économiste de l'association professionnelle des agents immobiliers (NAR), Lawrence Yun, «les prix des maisons grimpent trop vite» et «seulement une offre plus nombreuse venant du marché du logement neuf peut modérer la hausse à venir».

Ce dynamisme du marché immobilier est d'autant plus remarquable, notent plusieurs économistes, que les taux d'intérêt sur les prêts immobiliers ont commencé à remonter. Le prêt à 30 ans, la référence sur le marché américain, a enregistré une hausse de près d'un demi-point de pourcentage en seulement un mois et se situait à 3,93% jeudi, selon l'organisme de refinancement Freddie Mac.

Autre publication suivie, l'indice composite des indicateurs économiques américains assemblé par le Conference Board, un institut privé spécialiste des études de prospective, a montré une nouvelle progression pour le sixième mois d'affilée même si elle a été légèrement plus modeste que prévu (+0,1% à 95,2).

Cette compilation de dix indicateurs censés donner une idée de l'évolution de la conjoncture aux États-Unis dans les six mois à venir est tirée dans le vert en mai par ses composants financiers, notamment ceux relatifs aux taux d'intérêt sur les bons du Trésor et au prix des actions.

La composante confiance des consommateurs s'est aussi nettement améliorée, contribuant de façon neutre au progrès de l'indice composite alors qu'elle était négative depuis la fin de la récession en juin 2009, soulignait Cooper Howes de Barclays Research.

Enfin, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des États-Unis) s'est nettement reprise en juin après un accès de faiblesse en mai.

Cet indicateur d'activité regagne 17,7 points par rapport à mai pour s'établir à +12,5, son plus haut niveau depuis avril 2011, pour cette région très industrielle, la troisième région de la Réserve fédérale (couvrant l'est de la Pennsylvanie, le Delaware et le sud du New Jersey).