Le Fonds monétaire international a abaissé vendredi sa prévision de croissance pour les États-Unis en 2014, estimant que les coupes budgétaires automatiques «mal conçues» pèseraient sur la consommation dans les «prochains trimestres».

Le FMI table toujours sur le même ralentissement de la croissance américaine cette année (1,9% après 2,2% en 2012), mais revoit le rebond attendu en 2014 à 2,7% alors qu'il prévoyait 3,0% en avril, selon son rapport annuel d'évaluation sur le pays.

Pour l'institution, les hausses d'impôts de janvier conjuguées aux coupes budgétaires de mars sont pour l'instant restées relativement indolores, mais elles «devraient poser des difficultés plus fortes pour la consommation dans les prochains trimestres» au risque de gripper la reprise.

«Un ralentissement du rythme de la reprise pourrait retarder la normalisation du marché du travail et réduire les perspectives de croissance à long terme dans l'hypothèse où de plus en plus de chômeurs perdraient leurs compétences et leur lien avec le marché du travail», souligne le Fonds, qui table toutefois sur une baisse du taux de chômage en 2014.

À plus long terme, l'institution s'inquiète également de l'état des finances publiques qu'elle juge «intenable» en raison de l'explosion attendue des coûts de l'assurance-maladie et de la retraite dans un contexte de vieillissement de la population.

Le FMI appelle les autorités à adopter un plan maîtrisé de réduction des dépenses et suggère quelques pistes de «nouvelles recettes» fiscales, notamment via l'instauration d'une TVA et d'une «taxe carbone» sur les émissions de CO2.

Le Fonds salue également l'action de la Banque centrale américaine (Fed) pour lutter contre la crise, mais met en garde contre sa politique prolongée de taux d'intérêt proches de zéro qui pourrait à terme «poser les bases des prochaines vulnérabilités».

«La Fed doit continuer ses préparations pour une sortie en douceur» de sa politique monétaire accommodante, qui inclut également des rachats d'actifs massifs chaque mois, afin d'éviter tout mouvement «abrupt» sur les marchés, prévient le FMI.