Occidental Petroleum a annoncé vendredi le départ de son président exécutif Ray Irani, l'un des dirigeants les mieux payés des États unis et qui était à la tête du groupe pétrolier et gazier depuis 20 ans, à la suite d'un vote de l'assemblée générale des actionnaires.

«Ray Irani va démissionner du conseil d'administration», indique un communiqué d'Occidental publié vendredi.

Un document remis aux autorités boursières indique que les actionnaires se sont opposés à 76% contre la reconduction de M. Irani.

Le communiqué ajoute que huit administrateurs ont été réélus: le directeur général Steve Chazen, Edward Djerejian, qui va remplacer M. Irani, Spencer Abraham, nommé vice-président du conseil d'administration (CA), ainsi qu'Howard Atkins, John Feick, Margaret Foran, l'ancien secrétaire au Commerce Carlos Gutierrez et Avedick Poladian.

M. Djerejian, ancien ambassadeur américain en Syrie puis en Israël, siégeait au CA depuis 1996 et M. Abraham, ancien sénateur et secrétaire américain à l'énergie, y siégeait depuis 2005 et y présidait le comité des rémunérations.

Occidental Petroleum a également annoncé vendredi qu'Aziz Siriani, un administrateur du groupe âgé de 70 ans, d'origine libanaise comme M. Irani, avait renoncé à se représenter à son poste «avant le vote» des actionnaires réunis en assemblée générale vendredi.

Âgé de 78 ans, Ray Irani était entré chez Occidental il y a trente ans en tant que directeur de sa filiale chimique. Il a occupé la fonction de PDG pendant deux décennies avant de renoncer au poste de directeur général il y a deux ans.

Pour Allen Good, analyste chez la maison de courtage Morningstar, «ce vote n'est pas une surprise. Il allait partir à un moment ou un autre. Le fait qu'il ait été poussé à abandonner son titre de directeur général sous la pression des actionnaires il y a deux ans était déjà un signe».

Réductions de coûts

M. Irani avait gagné 45,6 millions de dollars en 2012, après 49,8 millions en 2011 et 76,1 millions en 2010 alors que l'action a perdu 32% depuis deux ans.

Le bénéfice ajusté du groupe a pris 45% sur la même période et les liquidités du groupe ont augmenté de 18%.

Lundi, quelques jours avant l'assemblée générale des actionnaires, le groupe avait publié à brûle-pourpoint un communiqué témoignant de tensions entre M. Irani et M. Chazen, qui avait entrepris d'importantes réductions de coûts dans le groupe.

«Steven Chazen va rester directeur général jusqu'à fin 2014», indiquait notamment ce communiqué.

«Les baisses de coûts intensives initiées par M. Chazen (...) ont peut-être contribué à générer des tensions internes», commentait lundi la maison de courtage Sterne Agee, qui soulignait toutefois les résultats «impressionnants» de la stratégie de M. Chazen.

Le communiqué de lundi annonçait aussi des mesures pour «répondre» au mécontentement des actionnaires, «qui ont émis un fort désir de mettre en oeuvre des changements de gouvernance et de rémunération des dirigeants».

«Oxy», surnom et symbole boursier de l'entreprise, avait notamment indiqué que la rémunération des administrateurs allait être «révisée pour être alignée avec celle de leurs pairs» dans le secteur, que le bonus du directeur général allait être fortement réduit, et que les rémunérations des dirigeants seraient davantage corrélées à la performance.

L'éviction d'un dirigeant de premier plan comme M. Irani par des actionnaires reste une rareté aux États-Unis. Cette année, sous la pression des actionnaires, l'ex-PDG de Chesapeake, Aubrey McClendon, avait lui aussi quitté le groupe gazier pour avoir mal géré le boom du gaz et pétrole de schiste et alors qu'il était accusé d'avoir bénéficié de prêts litigieux du groupe.

L'an dernier, les actionnaires de la banque Citigroup avaient infligé un camouflet au directeur général Vikram Pandit en refusant de valider sa rémunération. Il avait ensuite été poussé à la démission par le CA.