Moins riches. Aussi nombreux au chômage. Moins égaux. Plus endettés collectivement. Les Américains n'ont pas eu beaucoup de bonnes nouvelles économiques durant le premier mandat de Barack Obama.

À sa décharge, le président américain a eu à affronter la plus longue récession (un an et demi) depuis la dépression du début des années 30 (trois ans et sept mois) - et la pire récession (-4,7% du PIB) depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

« Obama a pris le contrôle d'un avion qui allait bientôt s'écraser. Les choses se sont beaucoup améliorées depuis 2009. Le plan de relance, les solutions à la crise financière et la politique monétaire de la Fed nous ont empêchés d'avoir une autre dépression », dit l'économiste Jeffrey Frankel, professeur à l'Université Harvard et membre du Conseil des conseillers économiques sous l'administration Reagan et Clinton.

Comme les économistes, l'administration Obama a sous-estimé la lenteur de la reprise économique après la récession de décembre 2007 à juin 2009. Durant les 48 mois du premier mandat d'Obama, le taux de chômage a été d'au moins 9% durant 29 mois. En guise de comparaison, le taux de chômage a atteint ce niveau durant seulement 21 mois entre 1948 et 2008. Sous l'administration Obama, le taux d'emploi a chuté de 60,6% à 58,6%. Comment est-ce possible alors que le taux de chômage est resté stable? Plusieurs chômeurs ont abandonné leurs recherches d'emploi. Ils ne sont ainsi plus comptabilisés dans le taux de chômage, mais ils n'ont pas d'emploi pour autant. Les chômeurs retournés aux études ne sont aussi pas comptabilisés dans le taux de chômage.

Selon l'économiste Paul Krugman, prix Nobel et chroniqueur au New York Times, le plan de relance de 787 milliards adopté en début de mandat n'était pas suffisant. L'administration Obama a aussi concocté des plans de relance spécifiques pour l'industrie automobile et le marché immobilier. « Le gouvernement fédéral a donné un bon coup de main avec le plan de relance. Sans plan de relance, ç'aurait été pire», dit Francis Généreux, économiste au Mouvement Desjardins.

« Il y a plusieurs raisons pourquoi la reprise a été décevante, dont le fait que les républicains ont bloqué toutes ses initiatives», dit l'économiste Jeffrey Frankel.

Peu importe à qui la faute, l'économie américaine se retrouve pratiquement au même point quatre ans plus tard, alors que le président Obama prêtera serment pour la deuxième et dernière fois lundi. « Ce n'est pas surprenant (que l'économie en soit là) avec ce qui est arrivé au début du premier mandat, dit l'économiste Francis Généreux. Au moins, l'économie va dans le bon sens.»