Le président Barack Obama a déclaré vendredi qu'il était toujours «optimiste» quant à la possibilité de conclure un accord pour éviter les mesures d'austérité qui entreront automatiquement en vigueur la semaine prochaine, menaçant de replonger les États-Unis dans la récession.

Lors d'une conférence de presse en fin de journée, au terme de sa rencontre à la Maison-Blanche avec les leaders du Congrès, le président Obama a déclaré que l'heure était venue d'agir immédiatement pour éviter le «précipice fiscal», une combinaison de hausses d'impôts pour presque tous les Américains et d'importantes coupes budgétaires qui affecteront plusieurs départements fédéraux, dont l'armée.

Si le Congrès n'arrive pas à s'entendre sur un accord large, il devrait autoriser un vote sur un accord limité qui maintiendrait les baisses d'impôts pour les Américains de la classe moyenne et prolongerait les prestations des chômeurs de longue durée, tout en continuant de travailler pour établir les bases d'un accord plus vaste, a déclaré M. Obama.

Le président a indiqué que sa rencontre d'une heure avec les leaders du Congrès, vendredi- après-midi, avait été «bonne et constructive».

Les leaders démocrate et républicain du Sénat ont lancé des négociations de dernière minute pour tenter de trouver un compromis qui pourrait être soumis au vote des élus dimanche, à un peu plus de 24 heures avant la date-butoir.

Le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, et le leader de la minorité républicaine, Mitch McConnell, sont sortis de la rencontre avec le président en annonçant qu'ils s'engageaient dans des négociations avec la Maison-Blanche pour trouver un accord.

MM. Reid et McConnell ont semblé plutôt optimistes après leur rencontre avec M. Obama.

«Je suis plein d'espoir» quant à la possibilité de conclure un accord après des mois de blocage, a dit M. McConnell.

«Je ferai tout ce que je peux» pour rendre un accord possible, a dit M. Reid, tout en prévenant que «peu importe ce qui en sortira, ce sera imparfait».

Mais le succès est loin d'être garanti dans cette ambiance de méfiance politique, même avec un accord restreint qui reporterait en 2013 les décisions sur les coupes budgétaires.

Les membres du Congrès ne sont pas très enthousiastes à l'idée de passer le congé du Nouvel An à Washington.

«Le temps file», a lancé le sénateur Max Baucus, président de la commission des finances du Sénat, alors que M. Obama et les leaders du Congrès se rencontraient à la Maison-Blanche. «Mon message est simple: nous pouvons le faire. Nous pouvons y arriver, et nous devons y arriver.»

La rencontre de vendredi à la Maison-Blanche a rassemblé le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, le président de la Chambre des représentants, John Boehner, le leader de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, et la leader de la minorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi. Le vice-président Joe Biden et le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, étaient également présents.

Il s'agissait de la première rencontre entre le président Obama et les leaders du Congrès depuis le 16 novembre. M. Obama a écourté ses vacances de Noël à Hawaï pour rentrer à Washington afin de s'attaquer à ce dossier pressant.

Pour Barack Obama, cette réunion de la dernière chance représente un test de la façon dont il trouvera l'équilibre entre sa force découlant de sa réélection et son engagement déclaré à trouver des compromis face à un Congrès divisé.

La Maison-Blanche et le Congrès se retrouvent dans cette situation à cause de leur incapacité, ou de leur manque de volonté, à s'attaquer au problème du déficit budgétaire au cours des dernières années. La division du Congrès complique la situation.

Des démocrates et des républicains ont déclaré en privé que tout accord conclu d'ici la date-butoir comprendrait probablement un prolongement des baisses d'impôts de la classe moyenne qui doivent expirer à la fin de l'année, tout en maintenant la hausse pour les ménages à revenu élevé, une promesse de Barack Obama durant sa campagne électorale.

L'accord devrait aussi permettre de repousser les coupes budgétaires et de prolonger les prestations de chômage qui arrivent à échéance, ont indiqué des responsables.

Certains membres du Congrès ont souligné qu'un accord restreint ne ferait que remettre à plus tard les décisions difficiles.

«Nous allons conclure un petit accord et nous allons créer un autre précipice fiscal afin d'empêcher le précipice fiscal», a déclaré le sénateur Bob Corker vendredi sur CBS, estimant qu'il y avait eu «un manque total de courage et de leadership» à Washington.