L'ambassadeur américain au Canada a cherché à rassurer la communauté d'affaires canadienne, mardi, en minimisant la sévérité du précipice fiscal.

Prenant la parole à Montréal, l'ambassadeur américain David Jacobson a soutenu que les médias s'étaient concentrés sur l'imagerie dramatique d'une chute d'un précipice, quand selon lui, l'impact potentiel sera probablement beaucoup plus modéré à court terme.

«Il s'agira probablement plus d'un glissade fiscale», a déclaré l'ambassadeur américain au Conseil des relations internationales de Montréal.

«Les impôts vont augmenter, les dépenses vont diminuer, mais ça n'arrivera pas tout le 1er janvier.»

Le précipice fiscal est la combinaison d'importantes coupures dans les dépenses, mandatées par le gouvernement fédéral en 2010, et l'expiration, si le Congrès ne parvient pas à une entente, des baisses d'impôts mises en place par le président George W. Bush.

Le bureau du budget du Congrès a estimé que la menace de ces mesures de sept milliers de milliards $ pourrait réduire le PIB américain de 0,5 pour cent, seulement dans la deuxième moitié de cette année. Il a indiqué que l'impact serait encore plus important en 2013.

M. Jacobson a indiqué que même si le Congrès n'arrive pas à une entente avant la date limite du 1er janvier, l'impact des hausses d'impôt et des coupures dans les dépenses ne sera pas ressenti immédiatement.

Les conséquences se feront plutôt sentir au cours des mois suivants, jusqu'à la fin de l'année financière en cours, le 30 septembre.

M. Jacobson a minimisé l'ampleur des dommages économiques si le Congrès ne parvient pas à s'entendre, mais il a avoué qu'un échec serait «définitivement de jouer avec le feu».

Il a reconnu qu'il était compréhensible, depuis l'élection, que les Canadiens gardent un oeil sur les États-Unis pour des signes de soucis économiques. La valeur des exportations canadiennes vers les États-Unis représente 20 pour cent de l'économie du Canada.

«Il s'agit de l'implication la plus importante de l'élection pour le Canada : pouvons-nous, en matière d'économie, faire le ménage dans notre maison? Pouvons-nous obtenir de bons résultats et, du même coup, pouvez-vous bien faire?», a déclaré M. Jacobson.

Pour l'ambassadeur, l'implication la plus importante de l'élection américaine au Canada a été les défis fiscaux des États-Unis.

«Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas vous tirez d'affaire sans nous, mais c'est beaucoup plus facile pour l'économie canadienne lorsque l'économie américaine va bien», a-t-il lancé.

L'élection américaine du mois dernier a produit une composition au Congrès et à la Maison-Blanche similaires à celle en place au cours des deux années précédentes, alors que le système politique américain était plombé par des blocages partisans.

Le président Barack Obama et les membres républicains du Congrès ont, chacun de leur côté, élaboré sur les détails de leur vision en vue d'une entente sur le plan fiscal, mais les plans diffèrent et laissent les politiciens loin d'une entente alors que l'échéancier est dans moins d'un mois.