Qu'il s'agisse d'effectuer des investissements, de collectionner des oeuvres d'art ou de tenter d'acquérir des équipes sportives, Steven A. Cohen a peu de rivaux.

Le fonds spéculatif de M. Cohen gère des biens valant 14 milliards $ US et sa richesse personnelle s'établit à plus de 8 milliards $ US. Il a acheté des toiles de Picasso, Monet et Pollock, en plus d'avoir acquis une partie des Mets de New York.

La réussite de l'un des hommes les plus riches des États-Unis a cependant un prix: une bataille judiciaire épique contre son ex-femme qui a exposé au grand jour les secrets de son train de vie luxueux et, plus récemment, entraîné la découverte d'un scandale de délit d'initié qui pourrait faire s'écrouler son empire.

La semaine dernière, les autorités fédérales américaines ont en effet arrêté Mathew Martoma, un ancien gestionnaire de portefeuille et un associé d'une firme possédée par Steven A. Cohen. L'homme est accusé d'avoir illégalement utilisé des informations sur un médicament expérimental contre l'Alzheimer afin de mettre la main sur un magot de plus de 276 millions $ US pour son fonds et pour quelques autres.

Les documents déposés en cour ne nomment pas M. Cohen et les autorités fédérales ne veulent pas discuter de l'enquête. Mais elles ne nient cependant pas les renseignements voulant que le milliardaire soit ce «propriétaire de fonds spéculatif» auquel fait fréquemment référence une plainte déposée au criminel contre Martoma. Il s'agirait du premier lien direct entre l'homme d'affaires et une longue investigation sur sa firme SAC Capital Advisors.

Mathew Martoma, qui clame son innocence, est la quatrième personne liée à la société à être arrêtée pour un présumé délit d'initié depuis les quatre dernières années.

Lors d'une conférence téléphonique tenue mercredi dernier, Steven A. Cohen a par ailleurs révélé que l'agence réglementaire financière américaine, la Securities and Exchange Commission, avait informée SAC Capital qu'elle prévoyait entreprendre des procédures légales. M. Cohen a rassuré ses actionnaires en leur disant que son entreprise respectait les règles.

Au moment du lancement de SAC Capital en 1992, Steven A. Cohen disposait d'un capital de 25 millions $, montant qui s'est rapidement transformé en plusieurs milliards de dollars. En 2011, le principal fonds de la compagnie affichait une croissance de 8 pour cent, comparativement à une baisse moyenne de 5 pour cent pour d'autres fonds spéculatif, selon Forbes.