The Economist, l'influent hebdomadaire britannique du monde des affaires, a appelé jeudi à voter, avec moins d'enthousiasme qu'en 2008, pour le président américain Barack Obama, «le diable que l'on connaît».

Le magazine libéral, en kiosque chaque vendredi, a estimé dans un éditorial publié sur son site internet que le rival de Barack Obama, le républicain Mitt Romney, «ne faisait pas l'affaire».

«Le choix doit se faire compte tenu des réponses à deux questions: Le président Obama a-t-il été bon, particulièrement sur les principaux problèmes que sont l'économie et la politique étrangère? L'Amérique peut-elle vraiment faire confiance à Mitt Romney, qui change sans cesse d'avis, pour faire mieux?», écrit l'hebdomadaire.

«Sur cette base, le démocrate mérite, avec un léger avantage, d'être réélu».

The Economist a rappelé avoir soutenu la candidature de Barack Obama «avec enthousiasme» en 2008, mais a prédit que les Américains allaient «se rendre aux urnes avec beaucoup moins d'espoir».

«Le pays le plus puissant du monde doit maintenant prendre une décision beaucoup plus difficile qu'il y a quatre ans», ajoute le magazine.

Le journal a jugé la campagne d'Obama «lamentable», estimant que si le président avait pu incarner «l'espoir personnifié et le centrisme», il en était réduit aujourd'hui aux coups bas contre Mitt Romney.

Mais, tout en estimant que les réalisations d'Obama avaient été modestes, l'hebdomadaire a jugé que Romney avait fait volte-face sur trop de questions pour être crédible et que ses projets pour réduire les impôts et augmenter les dépenses de défense étaient irréalistes.

«Et malgré tous ses défauts, M. Obama a éloigné l'économie américaine du bord du gouffre et fait du bon boulot en politique étrangère. Donc ce magazine va rester du côté du diable qu'il connaît et le réélire».

The Economist a une diffusion mondiale de 1,57 million d'exemplaires, dont près de 850 000 aux États-Unis, selon ses éditeurs. Plus de 14 millions de personnes ont consulté son site internet en juillet 2012.

En 2004, il avait soutenu le démocrate John Kerry contre le président George W. Bush.