Mesurer l'impact de Sandy sur l'économie américaine prendra un certain temps, mais la tempête accélère déjà l'activité économique de ce côté-ci de la frontière.

Six cents employés du Groupe CV Tech, de Drummondville, sont actuellement à pied d'oeuvre pour rétablir l'électricité dans les États les plus touchés, a indiqué hier le président-directeur général de l'entreprise, André Laramée.

Sandy, avec ses vents dévastateurs et ses pluies diluviennes, a frappé le territoire desservi par CV Tech. «C'est en plein dans nos régions», dit son président.

Spécialisé dans la construction et l'entretien de lignes de transport et d'électricité, le Groupe CV Tech est installé à Newington, au Connecticut, et à Cherry Hills au New Jersey, en banlieue de Philadelphie, où des millions de foyers étaient toujours privés d'électricité hier après le passage de la tempête.

Ses employés travaillent donc à remonter en urgence les lignes électriques couchées par le vent et les arbres tombés, et à rétablir le courant.

Plus tard, il faudra sécuriser le réseau et André Laramée s'attend à un surplus de travail pour son entreprise. «C'est trop tôt pour savoir à quel point, parce que ça dépend toujours de l'ampleur des dommages», explique-t-il.

Lors de tempêtes précédentes, CV Tech a toujours hérité d'un surplus de travail. Ça devrait être la même chose cette fois-ci, et peut-être même mieux, selon son président. «On est toujours disponibles pour la restauration des réseaux électriques. Mais quand c'est loin de nos bases, comme au Texas, on y va et par la suite, on retourne chez nous. Là, ça peut nous mener à de nouvelles alliances.»

Stella-Jones est un fournisseur des poteaux en bois traité qui forment l'ossature des réseaux électriques. Chaque fois que les éléments mettent à mal les réseaux du Canada et des États-Unis, il y a un impact sur les affaires de l'entreprise, selon vice-président principal et responsable des finances, Georges Labelle.

L'an dernier, l'ouragan Irene, qui avait frappé le Vermont, avait donné un coup de pouce à Stella Jones, «pas énorme, mais quand même», se souvient le dirigeant. Ça devrait être la même chose cette fois-ci, selon lui.

Reconstruction

Une fois l'électricité revenue, il faudra penser à la reconstruction. Si les coûts associés l'an dernier à Irene ont été estimés à entre 15 et 20 milliards US, les dommages seront beaucoup plus importants dans le cas de Sandy.

La reconstruction des maisons et des infrastructures endommagées devrait avoir un effet positif sur la demande et le prix du bois d'oeuvre du Québec, le principal fournisseur du nord-est américain.

Il s'agit toutefois d'un effet minime, et temporaire, selon François Gendron, du Conseil de l'industrie forestière du Québec. «Au cours des deux derniers ouragans, il n'y a pas eu de gros effet sur les prix, a-t-il précisé hier. Bien que la demande ait été plus grande, il semble que les producteurs ont été aptes à répondre adéquatement aux besoins nécessaires sans toutefois occasionner de forte hausse de prix».

La hausse de la demande pour le bois d'oeuvre précède parfois la tempête, parce que lorsqu'un ouragan s'annonce, les gens s'empressent de barricader les portes et les fenêtres de leur maison avec des panneaux et des 2X4.

C'est peut-être ce qui s'est passé la semaine dernière, alors que le Conseil de l'industrie forestière du Québec a constaté une augmentation des transactions et une hausse de 2,1% du prix du panier de produits du bois les plus vendus. Il est toutefois impossible de dire si cette agitation du marché avait quelque chose à voir avec Sandy.

Produits forestiers Résolu, de son côté, estime qu'il est trop tôt pour pouvoir évaluer l'impact qu'aura Sandy sur la demande et le prix de son bois d'oeuvre.

Pour le moment, la tempête a eu un impact seulement sur la publication des résultats financiers de l'entreprise. Résolu, qui a devait faire connaître le bilan de son troisième trimestre hier, a reporté l'exercice à vendredi en raison du mauvais temps qui paralyse l'activité économique à New York.