Travailleurs de l'automobile licenciés par milliers, fermetures d'usines, saisies immobilières: aux yeux de bien du monde, le Michigan a symbolisé les coûts humains de la crise financière de 2008-2009.

Sans tambour ni trompette, l'économie de cet État voisin du Canada a affiché une vive remontée depuis la fin de la récession. «La reprise est très rapide, c'est même l'une des croissances les plus fortes aux États-Unis», dit Donald Grimes, économiste réputé de l'Université du Michigan.

L'État a regagné 215 000 emplois depuis le creux atteint en janvier 2010, «et la croissance se poursuit», souligne l'expert. Le taux de chômage est passé d'un sommet de 14,4% en mars 2010 à 9,2% en août dernier dernier, selon le Bureau of Labor Statistics.

Plusieurs usines automobiles ont redémarré depuis la restructuration de GM et de Chrysler. Et de nouveaux secteurs économiques - comme la haute technologie - se développent, en particulier à Detroit. Un revirement qui profitera sans doute à la campagne électorale du président Barack Obama, croit Donald Grimes.

Les problèmes demeurent néanmoins criants dans plusieurs villes de l'État, ajoute-t-il. «Il ne faut pas perdre de vue que, malgré cette croissance, beaucoup de gens sont encore privés d'emplois, et plusieurs villes du Michigan sont aujourd'hui plus pauvres qu'elles l'étaient avant la crise de 2008-2009.»

Et si la croissance de l'emploi est solide depuis janvier 2010, l'État reste en déficit de 214 000 emplois par rapport au moment où Barack Obama a été élu, en novembre 2008. On comptait 4,27 millions de postes au Michigan à la fin de l'été.