Le président de la Banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke a estimé lundi que les indicateurs économiques classiques, notamment le produit intérieur brut (PIB), ne rendaient pas suffisamment compte du «bien-être» de la population et de sa situation réelle.

«En s'intéressant uniquement à des agrégats de données, on risque de brosser un tableau incomplet de ce que beaucoup d'individus ressentent», a déclaré M. Bernanke en ouverture d'un colloque sur la «richesse et le revenu» dans le Massachusetts (nord-est des États-Unis).

«Même si certaines données essentielles, notamment la consommation des ménages ou le revenu disponible (...), ont évolué dans la bonne direction, il est clair que beaucoup d'individus continuent de faire face à des difficultés économiques», a détaillé le président de la Fed.

Citant le Bhoutan et son «Bonheur intérieur brut» ou l'indicateur du «vivre mieux» de l'OCDE, M. Bernanke a appelé à mieux mesurer ce qui relève du niveau d'éducation, du temps consacré aux loisirs ou de la force des liens familiaux.

«Nous devrions chercher de meilleurs indicateurs du bien-être économique, l'objectif ultime de nos décisions politiques», a ajouté M. Bernanke.

Actuellement, la croissance économique d'un pays est exclusivement mesurée par l'évolution de son PIB.

Mandaté par la France, le Prix Nobel d'économie américain Joseph Stiglitz  avait, dans un rapport rendu en 2009, préconisé d'enrichir la mesure du PIB par des indicateurs de «bien-être» prenant en compte les activités non marchandes (travaux domestiques, loisirs...) ou le niveau d'inégalités.