Le président Obama a fini de payer les siens à l'âge de 42 ans. Le sénateur de la Floride, Marco Rubio, signe encore un chèque de 700$ chaque mois pour les rembourser.

Les prêts étudiants ont toujours été un fardeau aux États-Unis, mais les récentes hausses des droits de scolarité placent le phénomène au sommet de la liste des préoccupations des jeunes américains.

Pour la première fois, les dettes d'études totalisent plus de 1000 milliards de dollars aux États-Unis. C'est plus élevé que le total des dettes de cartes de crédit, qui s'élève à 800 milliards, selon une récente étude de la Réserve fédérale de New York.

«L'éducation supérieure, qui est pratiquement une nécessité, est de plus en plus difficile à obtenir», a résumé Rich Williams, de la coalition US PIRG, qui se bat contre la hausse des droits.

Et les droits de scolarité ont augmenté bien plus vite que le reste: alors que les prix des denrées courantes ont doublé depuis 1985, les droits de scolarité ont été multipliés par cinq. En 2011, ils ont augmenté de 8% par rapport à l'année précédente, pour se chiffrer à 20 000$ en moyenne par année durant quatre années d'études.

Si rien n'est fait, plus de 7,4 millions d'étudiants verront le taux d'intérêt de leur prêt fédéral passer de 3,4 à 6,8%, le 1er juillet prochain. Le président Obama et les républicains au Congrès ne s'entendent pas sur la marche à suivre.

Récemment, le Wall Street Journal a noté que bien des jeunes Américains décident de remettre à plus tard le projet d'acheter une maison ou de fonder une famille, le temps de commencer à rembourser leurs prêts. Deux étudiants sur trois doivent emprunter pour payer leurs études aux États-Unis.

Les experts en comptabilité ont qualifié le niveau d'endettement de «bombe à retardement»: des étudiants feront faillite à cause de ces dettes. Or, les faillites ne règlent pas tout: les prêts étudiants comptent parmi les dettes dont il est le plus difficile de se libérer.

«Quelque 37 millions d'adultes doivent rembourser des prêts, mais à peine 40% font actuellement des paiements sur le principal, a écrit cette semaine le professeur de droit Glenn Harlan Reynolds dans une lettre d'opinion envoyée aux médias. Les autres ne paient pas, ou ne paient que les intérêts.»

Devant l'ampleur du problème, des voix s'élèvent pour demander l'abolition d'une partie des dettes, un peu comme certains propriétaires ont pu renégocier à la baisse le montant de leur hypothèque au lendemain de l'éclatement de la bulle immobilière.

Une autre façon de réduire le problème serait de garder les taux d'intérêt bas, une forme de subvention qui allègerait la facture des étudiants.

David Lazarus, journaliste au Los Angeles Times, croit que Washington doit mettre la main à la pâte pour aider les étudiants. «Si nous avons été capables de dépenser des milliards pour aider les banques quand elles étaient sur le point de s'écrouler, nous pouvons certainement investir un petit peu dans notre avenir futur et trouver une façon d'aider les étudiants.»