La banque centrale des États-Unis (Fed) a publié jeudi une circulaire exhortant les banques à louer les logements en leur possession après une saisie.

Cette circulaire rappelle «que les statuts et règlements de la Réserve fédérale permettent la location de biens immobiliers résidentiels acquis par saisie» et «définit les attentes des autorités de supervision quant aux activités de location résidentielle».

«La politique générale de la Réserve fédérale est que les établissements bancaires devraient faire preuve de bonne foi pour se délester des biens saisis, y compris des maisons individuelles, à la date la plus proche dans la mesure du possible», a expliqué la Fed dans un communiqué.

Mais vu l'état du marché immobilier, la circulaire «explique que les établissements bancaires peuvent louer des biens immobiliers saisis dans la limite de la période de détention autorisée, sans avoir à démontrer une présence continue du bien sur le marché», a-t-elle ajouté.

Le sujet est politiquement sensible dans un pays où les maux du marché immobilier sont vus comme pesant lourdement sur la croissance économique, et où l'opinion est traditionnellement très attachée à la propriété et à la valeur de son bien immobilier.

Or selon la majorité des économistes, la crise de l'immobilier n'est pas encore finie. Il est généralement admis qu'il existe un «stock fantôme» qui devrait alimenter le marché et exercer une pression à la baisse sur les prix pendant des années. Ces logements appartiennent à des banques qui ne les vendent pas faute de demande, ou sont voués à être saisis.

D'après le cabinet statistique privé CoreLogic, ce «stock fantôme» était en janvier de 1,6 million de logements (la moitié où le propriétaire accuse un retard grave dans ses remboursements, un quart en cours de saisie, et un autre quart déjà saisi). C'est l'équivalent de six mois de ventes.