L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé mardi la note des plus grandes banques américaines, à l'occasion d'une réévaluation des notations des 37 plus grandes banques du monde destinée à tenir compte de nouveaux critères de notation.

L'agence a «passé en revue la notation des 37 plus grandes institutions financières du monde en appliquant les nouveaux critères de notation pour les banques» publiés le 9 novembre, explique S&P dans un communiqué.

Les notes des banques qui ont été placées sous surveillance «seront de nouveau évaluées sous 90 jours», précise S&P.

Les notes de Bank of America [[|ticker sym='BAC'|]], Goldman Sachs [[|ticker sym='GS'|]], JPMorgan Chase [[|ticker sym='JPM'|]], Morgan Stanley [[|ticker sym='MS'|]], Citigroup [[|ticker sym='CIT'|]] et Wells Fargo [[|ticker sym='WFC'|]] ont notamment été abaissées.

Les actions des banques américaines baissaient modérément en réaction à cette annonce et perdaient entre 0,3 et 1% lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle.

La plupart des notes des banques européennes et notamment françaises étaient inchangées.

Parmi celles qui ont vu leur note modifiée, l'espagnole Banco Bilbao Vizcaya Argentaria a vu sa note abaissée (A+ contre AA-), de même que la britannique Barclays (A contre A+ auparavant) ou la banque suisse UBS (A contre A+).

La néerlandaise Rabobank a perdu son triple A, pour tomber à AA. C'était la seule grande banque non publique qui disposait encore de la meilleure note possible de S&P.

Les banques publiques chinoises ont vu leur note relevée pour mieux tenir compte du soutien gouvernemental, qui diminue la possibilité de faillite: Bank of China a vu sa note passer à A contre A- et China Construction Bank à A contre A-.

S&P avait averti il y a dix jours qu'elle avait modifié ses critères de notation des banques dans la foulée de la crise financière et qu'elle annoncerait des modifications dans ses notations d'ici la mi-décembre.

La nouvelle méthodologie donne une plus grande importance à l'environnement macroéconomique, désormais le point de départ de la note des banques, et S&P a affiné son analyse des capitaux et des risques.

S&P s'intéresse notamment plus qu'avant à la manière dont les bénéfices générés sont utilisés ou non pour renforcer les capitaux ou s'ils sont totalement redistribués.

L'agence devrait d'ici le 15 décembre publier d'autres listes de modifications de notations de banques moins importantes que la liste publiée mardi, par région du monde.

Parmi les banques américaines, Bank of America, la plus mal en point des plus grands établissements du pays, pourrait pâtir particulièrement de l'abaissement de sa note.

Bofa avait prévenu récemment, dans l'un de ses derniers documents remis aux autorités de marché, qu'une «plus ample réduction des notations de certaines de ses notes ou des notes de certains de (ses) dérivés de crédit pourrait avoir un effet négatif sur (ses) liquidités, et entraîner une perte potentielle d'accès aux marchés du crédit» ainsi qu'à «certains revenus de courtage sur les marchés».