La banque centrale des États-Unis (Fed) a indiqué mardi envisager de faire connaître les objectifs précis qu'elle cherche à atteindre à long terme par le biais de sa politique monétaire.

Lors de leur réunion des 1er et 2 novembre, les membres du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) ont discuté de «stratégies de politique monétaire de rechange» et de diverses possibilités «de rendre leur communication publique plus claire», selon les minutes de cette rencontre.

«Une majorité de participants à la rencontre est convenue qu'il pourrait être bénéfique de formuler et publier un communiqué qui expliquerait l'approche de la politique monétaire qui est celle du Comité», indique ce compte-rendu.

Le président de la Fed Ben Bernanke a demandé à un sous-comité ad hoc du FOMC «de réfléchir à un éventuel communiqué sur les buts à long terme et la stratégie de politique monétaire du Comité», ajoute le document.

Cette décision découle de travaux théoriques récents selon lesquels les banques centrales gagnent en efficacité lorsque leurs objectifs sont clairs et leur politique transparente.

De par la loi, la Fed a pour mission d'assurer le plein emploi et la stabilité des prix. Elle n'a cependant pas d'objectif explicite de croissance, d'emploi ou d'inflation.

Depuis 2009, le FOMC publie quatre fois par an, en même temps que ses prévisions économiques, les fourchettes des prévisions à long terme de ses membres concernant ces trois variables qui font figure d'objectifs implicites de sa politique monétaire.

Contrairement à la Banque centrale européenne, par exemple, la Fed n'a pas d'objectif d'inflation explicite, mais il est couramment admis que ses dirigeants jugent souhaitable une inflation de 2,0% sur un an ou légèrement inférieure.

Les discussions des 1er et 2 novembre ont porté précisément sur l'opportunité que la Fed se dote d'un objectif explicite de hausse des prix.

Selon les minutes, «nombre de participants ont souligné les mérites qu'il y aurait à définir un objectif d'inflation à long terme explicite, mais on a relevé qu'en prenant une telle mesure le FOMC pourrait être perçu à tort comme accordant plus d'importance à la stabilité des prix qu'au plein emploi».

«En conséquence, certains ont estimé que tout objectif d'inflation chiffré devrait être présenté le cas échéant dans un contexte soulignant clairement l'engagement du Comité à assurer chacune des clauses de sa double mission», ajoute le texte.

Les dirigeants de la Fed ont discuté aussi de la possibilité d'assigner à la politique monétaire un objectif de croissance du PIB, mais «sont convenus qu'un tel changement n'était pas recommandé dans les circonstances actuelles».

«D'une manière générale», à plus court terme, «les participants à la rencontre ont dit trouver intéressant que la Fed fournisse des informations supplémentaires sur l'évolution probable de» son taux directeur, quasi nul depuis décembre 2008.

Depuis le mois d'août, le FOMC affirme que celui-ci devrait rester au plancher «jusque mi-2013» si les conditions le justifient.

Selon les minutes, M. Bernanke a également demandé au Comité ad hoc d'étudier la façon dont la Fed pourrait intégrer dans ses prévisions économiques des «informations» permettant au public de comprendre l'idée que les dirigeants de la Fed se font de ce que devrait être la politique monétaire à venir.