Les dirigeants de la banque centrale des États-Unis (Fed) étaient rassemblés mardi à Washington pour une réunion de politique monétaire de deux jours alors que les marchés financiers étaient frappés par un regain d'inquiétude concernant la situation en Europe.

Les membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ont commencé leurs travaux à 10h30, au siège de la banque centrale, a indiqué à la presse un porte-parole de la Réserve fédérale.

La rencontre s'est ouverte alors que les Bourses occidentales décrochaient au lendemain de l'annonce surprise d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen du pays, qui ravive les craintes d'une faillite de la Grèce et d'un éclatement de la zone euro.

Aucune modification du soutien exceptionnel que la Réserve fédérale apporte à l'économie américaine n'est attendue à l'issue de la réunion.

Le Comité devrait surtout discuter des moyens d'améliorer sa communication sur l'évolution probable de son action, et actualiser ses prévisions économiques.

D'une manière générale, les analystes prévoient que le FOMC confirmera mercredi, dans un communiqué attendu pour 12h30, les mesures d'assouplissement monétaires décidées lors de ses réunions précédentes.

Le FOMC doit publier un peu plus d'une heure plus tard ses nouvelles prévisions de croissance, de chômage et d'inflation pour les États-Unis, lesquelles devraient ensuite être commentées lors d'une conférence de presse du président de la Fed, Ben Bernanke, prévue pour 14h15.

Les dernières prévisions de la Fed remontent à juin. Depuis cette date, les perspectives de l'économie américaine se sont nettement détériorées. Plusieurs dirigeants de la banque centrale ont indiqué que cela devrait se refléter dans les nouveaux pronostics de la Réserve fédérale, qui porteront sur la période 2011-2014.

Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué en septembre qu'il ne tablait plus que sur une croissance de l'économie américaine de 1,5% cette année et de 1,8% en 2012, bien trop faible pour permettre une baisse du chômage de masse qui frappe les États-Unis depuis plus de deux ans.

Pour tenter d'accélérer la reprise de l'emploi, la Fed a annoncé en septembre de nouvelles mesures destinées à faire baisser encore un peu plus les taux d'intérêt à long terme, notamment les taux hypothécaires, afin de stimuler l'investissement et d'aider le marché immobilier à sortir de sa déprime persistante.

Ce nouveau coup de pouce à l'économie est néanmoins très contesté au sein même de la Fed.

Certains membres du FOMC souhaitent que la banque centrale intensifie son soutien à la reprise pour tenter de faire baisser plus rapidement le chômage.

Mais pour les analystes d'Aurel BGC, «les récentes statistiques économiques», notamment la première estimation officielle de la croissance américaine du troisième trimestre publiée jeudi (2,5%) «ne plaident pas pour que les 'colombes' parviennent à convaincre les 'faucons' de mesures supplémentaires», d'où le statu quo attendu pour mercredi.

Pour les analystes de Barclays Capital, la réunion du FOMC devrait surtout permettre «d'étudier la façon dont la Fed peut améliorer la transparence sur son action future et de discuter des moyens dont elle dispose pour assouplir encore sa politique» si besoin est.