Les chiffres du PIB publiés jeudi aux États-Unis témoignent d'une nette amélioration de la croissance américaine et laissent présager un renforcement de la reprise, prélude indispensable à une baisse du chômage de masse qui frappe le pays.

Selon la première estimation du département du Commerce, le produit intérieur américain a progressé au troisième trimestre de 2,5% en rythme annualisé par rapport au deuxième.

Le chiffre du gouvernement traduit une nette amélioration par rapport au printemps qui avait vu la croissance remonter à 1,3% après sa chute à 0,4% relevée au premier trimestre.

La période juillet-septembre apparaît comme le meilleur trimestre de l'économie américaine depuis l'été 2010.

Selon le ministère, la croissance a été portée par l'accélération de la consommation des ménages et de l'investissement privé hors logement, dont la progression conjuguée à apporté 3,3 points de hausse au PIB du pays.

Le principal frein à l'amélioration du produit intérieur brut a été le ralentissement, très fort, de la hausse des stocks des entreprises, qui a fait perdre 1,1 point de croissance.

Pour Peter Newland, économiste de Barclays Capital la forte variation des stocks de l'été est «signe que les entreprises ont répondu rapidement à la faiblesse de la demande intérieure au premier semestre, et il est peu probable que ce ralentissement de la production emmagasinée se répète au quatrième trimestre».

Il y a a donc là un fort relais de croissance potentiel, d'autant que, selon les chiffres du ministère, la hausse de la demande intérieure s'est accélérée pendant l'été, en dépit des enquêtes témoignant de la baisse du moral des ménages et des entreprises.

«Les chiffres du PIB sont solides et, s'ils n'ont rien de spectaculaires, ils apaisent les craintes d'un retour à la récession», estime Augustine Faucher, de Moody's Analytics.

Pour M. Newland, il y a «plusieurs raisons» de croire que la croissance va continuer de s'améliorer au quatrième trimestre: bien qu'encore faible, la consommation des ménages gagne de l'élan et la grosse marge de trésorerie dont disposent les entreprises devraient les inciter à continuer d'investir fortement.

Les analystes de RDQ Economics estiment que la croissance est partie pour s'approcher des 3,0% pendant l'automne. Macroeconomic Advisers la prévoit pour l'instant à 2,7%.

Beaucoup moins optimiste, Nigel Gault, du cabinet IHS Global Insight a cependant revu en forte hausse son pronostic pour le trimestre en cours sur la base des chiffres du ministère. Selon lui, elle devrait tourner aux alentours de 2%.

Se félicitant de l'amélioration de la croissance, mais s'inquiétant d'une conjoncture mondiale qui reste «fragile», même après l'accord du sommet européen, la Maison Blanche a exhorté une nouvelle fois le Congrès «à adopter sans retard» le plan de relance économique et de soutien à l'emploi que le président Barack Obama lui a présenté en septembre, et qui bute sur le refus de l'opposition républicaine.

Après neuf trimestres consécutifs de progression du PIB, le pays à cruellement besoin de voir la croissance s'améliorer. Pour l'heure, elle se révèle tout juste suffisante pour empêcher le chômage de monter: celui-ci stagne à 9,1% depuis juillet.

La stabilité des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage révélée jeudi par le département du Travail ne permet guère d'espérer une amélioration en octobre.