Le Congrès des États-Unis, en plein débat sur les moyens de relancer la croissance et l'emploi, a approuvé mercredi trois accords de libre-échange avec la Corée du Sud, le Panama et la Colombie, après plusieurs années de blocage.

Les deux chambres du Congrès ont approuvé mercredi avec d'importantes majorités les trois accords, qui doivent maintenant être promulgués par le président Barack Obama.

Ces «importants accords de libre-échange et l'aide aux travailleurs américains adoptés ce soir sont une grande victoire pour les travailleurs américains et les entreprises», a estimé M. Obama dans un communiqué, ajoutant que «le vote de ce soir (...) va stimuler de façon significative les exportations fièrement estampillées 'made in America'».

Selon la Maison-Blanche, avec l'accord avec la Corée - le plus volumineux des trois -, «les exportations américaines en hausse (...) soutiendront plus de 70 000 emplois américains». La présidence précise aussi que le texte supprimera des droits de douane sur «95% des exportations américaines de biens industriels et de consommation vers la Corée dans les cinq premières années».

Ce texte est le plus important accord commercial signé par les États-Unis depuis celui avec le Canada et le Mexique (ALENA) en 1994.

Le président colombien Juan Manuel Santos a célébré cette adoption, qui créera selon lui 250.000 emplois dans ce pays andin.

Son homologue du Panama, Ricardo Martinelli, s'est également félicité de la décision américaine, qu'il a qualifiée d'«outil pour le développement économique» de son pays.

Le vote de l'accord avec Séoul, signé en juin 2007, arrive à point nommé pour la visite d'État cette semaine aux États-Unis du président sud-coréen Lee Myung-bak.

Les trois accords ont été bloqués par de multiples embûches, la dernière en date étant la question d'un programme d'aide aux Américains perdant leur emploi en raison de ces accords (Trade Adjustement Assistance, TAA). Le «TAA», exigé par les démocrates, a été adopté au Sénat fin septembre, puis par la Chambre mercredi.

Mais malgré cette aide destinée à atténuer l'impact des trois accords, les syndicats américains y restent fermement opposés. Dans un communiqué la semaine dernière, l'AFL-CIO avait qualifié les accords de «défectueux» et «dangereux», en raison de leur possible impact sur les travailleurs américains.

En outre, la gauche américaine dénonce l'absence d'amélioration des conditions de travail et des droits syndicaux en Colombie, où des leaders syndicaux ont été assassinés.

Les opposants aux accords de libre-échange se sont aussi inquiétés de pratiques présumées de blanchiment d'argent au Panama et du protectionnisme sur le marché automobile sud-coréen.

Le patronat a salué en revanche le vote du Congrès. L'Association américaine du vêtement et de la chaussure (AAFA) a estimé qu'il réaffirmait la «compétitivité américaine sur le marché mondial.»