Le richissime investisseur américain George Soros a dit lundi qu'il éprouvait de la sympathie pour les manifestations anti-Wall Street qui, a-t-il dit, ont été causées par les «super bonus» versés par les banques.

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«J'ai de la sympathie pour leurs opinions», a dit M. Soros lors d'une conférence de presse à l'ONU lorsqu'il a été interrogé à propos des manifestants qui ont tenté de bloquer le pont de Brooklyn au cours du week-end et qui ont appelé à de nouvelles manifestations mercredi dans le quartier financier de New York.

M. Soros, l'un des hommes les plus riches du monde, a précisé que beaucoup de colère exprimée par les manifestants anti-capitalistes et les ultras conservateurs du «Tea party» visait les actions des banques.

«Je comprends leur réaction, franchement», a dit M. Soros qui a souligné le sort des propriétaires des petites entreprises dont les taux d'intérêt de leurs cartes de crédit ont grimpé de 8% à 28% après la crise de 2008.

«Et puisqu'ils dépendaient de ce crédit pour gérer leurs entreprises, beaucoup d'entre eux ont en réalité du cesser leurs activités», a-t-il dit.

«Et en même temps, la décision de ne pas injecter de capitaux dans les banques, mais en réalité de les soulager de leurs mauvais avoirs et de leur permettre de s'extraire du trou laisse les banques avec des super profits et leur permet de verser des super bonus», a-t-il dit.

«Le contraste entre les deux (situations) est, je pense, une raison principale» des manifestations anti-capitalistes et du «Tea party», a encore estimé M. Soros.

M. Soros a accumulé une énorme fortune sur la spéculation, y compris plus de 1 milliard de dollars en misant contre la livre anglaise en 1992.

Il s'exprimait à une conférence de presse lors de laquelle il a annoncé donner jusqu'à 40 millions de dollars pour un projet de développement dans de nombreux pays africains.

Samedi, la mobilisation anti-capitaliste a pris un nouveau tour. Plus de 700 personnes qui ont bloqué la circulation sur le pont de Brooklyn ont été interpellées, selon la police de New York, provoquant un fort soutien sur internet et une publicité sans précédent pour le mouvement.

S'inspirant à la fois des «indignés» espagnols et des révoltes du «printemps arabe», le mouvement «Occupons Wall Street» a été lancé à la mi-septembre. Depuis, plusieurs centaines de personnes se rassemblent chaque jour devant la bourse de New York.