Les ménages américains se désendettent sans discontinuer depuis trois ans, selon des chiffres publiés vendredi par la banque centrale des États-Unis (Fed).

L'endettement personnel des ménages a reculé au printemps pour le douzième trimestre d'affilée, de 0,6% par rapport au premier trimestre (en rythme annualisé), pour atteindre 13 298,1 milliards de dollars au 30 juin, selon les tableaux de la comptabilité nationale publiés sur le site internet de la Fed.

La dette totale des ménages équivalait ainsi à environ 89% du produit intérieur brut des États-Unis en rythme annualisé au deuxième trimestre.

Le rythme de désendettement des Américains apparaît néanmoins comme étant le plus faible relevé depuis l'amorce de cette tendance, à l'été 2008.

Le désendettement du deuxième trimestre a été tiré par une baisse de 2,4% des sommes dues au titre de prêts au logement (dont l'encours représente environ 75% de la dette des ménages).

Au contraire, le recours des ménages au crédit à la consommation a progressé pour le troisième trimestre d'affilée. Le montant des sommes ainsi dues a augmenté de 3,4%, ce qui marque une nette accélération par rapport au premier trimestre.

Les ménages font l'inverse de ce que souhaitent les autorités. Celles-ci voudraient qu'ils profitent de la faiblesse des taux pour emprunter davantage pour leur habitation, ce qui aiderait à faire repartir un marché du logement sinistré.

Le gouvernement voudrait également que les Américains ne reprennent pas ce qui a été identifié comme les mauvaises habitudes d'avant la crise en ayant trop facilement recours au crédit à la consommation.

Mais la situation est compliquée par le fait que la reprise économique risque d'être condamnée à stagner ou presque sans soutien de la consommation. Or les ménages n'ont guère de marges et apparaissent plutôt frileux.

Certaines études ont montré que, face à la flambée des cours de l'essence et au regain de l'inflation, de nombreux Américains ont été contraints de recourir au crédit à la consommation pour assurer leurs dépenses incompressibles.