L'action Bank of America (BofA) chutait mardi en Bourse pour le deuxième jour de suite, les investisseurs s'inquiétant de voir la banque devoir procéder à une augmentation de capital, faute de pouvoir sortir du capital de la China Construction Bank (CCB).

Vers 11H45, le titre lâchait 2,65% à 6,25 dollars sur le New York Stock Exchange, après un plongeon de 7,89% lundi.

La banque «ne va pas pouvoir vendre sa participation dans China Construction Bank», a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.

«Si elle ne peut pas dégager des liquidités en vendant cette participation, le problème du marché, c'est qu'elle doive procéder à une augmentation de capital pour disposer de liquidités. Quand on parle d'une augmentation de capital, on parle d'une dilution des actionnaires, c'est ce qui fait baisser l'action», a-t-il précisé.

Bank of America détient actuellement 10,2% de la banque chinoise, ce qui représente environ 14 milliards de dollars, selon les analystes de Sanford Bernstein.

Un responsable de la CCB, cité dans le Wall Street Journal, a déclaré lundi à Pékin que BofA devait conserver au moins 5% du capital.

«L'inquiétude qui est apparue (lundi), c'est que BofA pourrait ne pas vendre l'intégralité de sa participation dans China Construction Bank et que cela pourrait avoir des conséquences négatives pour le respect des exigences de capital de Bâle III», souligne une note de Sanford Bernstein.

Selon cette réglementation, les banques doivent mettre en réserve des fonds propres, issus du capital social, d'éventuelles augmentations de capital et de la mise en réserve des bénéfices dégagés, représentant 7% du montant des prêts qu'elles accordent à leurs clients. Jusqu'à présent, le taux était de 2%.

Pour Sanford Bernstein, BofA pourrait se contenter de descendre sous les 10% du capital de CCB pour disposer de suffisamment de fonds pour respecter ces règles.

Mais ces analystes ont estimé que la banque souffrait d'un «manque de confiance du marché» sur la solidité de son capital, notamment en raison de son exposition aux crédits hypothécaires.

Le PDG de la banque américaine, Brian Moynihan avait réaffirmé le 10 août que l'établissement n'aurait pas besoin de lever plus de capital pour atteindre les niveaux requis par «Bâle III».

Depuis l'entrée en fonction de M. Moynihan, le 1er janvier 2010, Bank of America a perdu près de 60% de sa valeur en Bourse.