Le numéro un mondial de la pharmacie, l'américain Pfizer, a vu son bénéfice net croître de 5% au deuxième trimestre, à 2,61 milliards de dollars, juste au-dessus des attentes du marché, mais il a maintenu ses prévisions pour l'année.

Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice revient à 60 cents, alors que les analystes avaient tablé sur 59. Le chiffre d'affaires a limité son recul, perdant 1% à 16,98 milliards pour se conformer aux attentes.

«Bien que nos résultats aient été touchés par la perte d'exclusivité sur plusieurs produits clés dans certaines régions, (...) je suis satisfait que beaucoup de nos produits de base, surtout le Lyrica (contre les douleurs neuropathiques), l'Enbrel (contre le psoriasis et l'arthrite rhumatoïde) et la marque Prevnar/Prevenar (vaccins contre les maladies à pneumocoques) aient gardé une bonne performance, et que la base de nos affaires reste solide», a commenté le directeur général Ian Read.

Les ventes aux États-Unis ont chuté de 9% à 6,7 milliards, celles à l'international ont progressé de 5% à 10,3 milliards, mais uniquement grâce à l'effet de change car sans l'affaiblissement du dollar elles auraient reculé de 3%. Les ventes américaines ne représentent plus que 39% du total, contre 43% un an plus tôt.

L'action [[|ticker sym='PFE'|]] perdait 1,79% à 18,67 dollars vers 11H30, la plupart des analystes jugeant ces résultats sans surprise.

«Nous nous attendons à ce que le marché soit déçu car les investisseurs auraient aimé voir un relèvement des prévisions de bénéfice», relevait l'analyste Jeffrey Holford, de la maison de courtage Jefferies.

Au lieu d'un relèvement, le groupe new-yorkais a confirmé ses prévisons pour l'ensemble de 2011 et 2012: le chiffre d'affaires de cette année est attendu entre 65,2 et 67,2 milliards, celui de 2012 entre 62,2 et 64,7 milliards. Le bénéfice courant par action est attendu entre 2,16 et 2,26 dollars cette année, entre 2,25 et 2,35 en 2012.

Pour Catherine Arnold, de Credit Suisse, «relever les prévisions serait de la folie». «Bien que nous nous soyions habitués ce trimestre à voir les grands laboratoires pharmaceutiques relever leurs prévisions, nous reconnaissons que Pfizer est dans une situation précaire avec la perte d'exclusivité sur le Lipitor (...) et des projets stratégiques attendus peu après en 2012», ajoutait-elle.

L'anticoagulant vedette Lipitor a déjà perdu l'an dernier son exclusivité au Canada, en Espagne, au Brésil et au Mexique. L'exclusivité se terminera également aux États-Unis fin novembre, et le groupe prévoit que deux versions génériques arriveront immédiatement sur le marché.

Ce médicament a réalisé des ventes de 1,41 milliard au seul deuxième trimestre aux États-Unis, soit encore une progression de 8% sur un an. À l'international en revanche, les ventes du Lipitor ont chuté de 21% durant la période sous revue (-28% hors effet de change), à 1,18 milliard.

L'exclusivité sur le Viagra s'est également éteinte au Brésil en juin 2010, et les ventes à l'international ont chuté de 5% (11% hors effet de change) à l'international, à 245 millions, alors qu'aux États-Unis elles ont encore progressé de 7% (à 250 millions).

Enfin Pfizer a reitéré son intention d'«étudier des alternatives stratégiques» pour ses activités de santé vétérinaire et d'alimentation, sans toutefois donner d'indications sur les options probables, scission ou vente d'une ou plusieurs activités.

«Pour la première fois, l'unité de santé animale a enregistré plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires trimestriel, avec une hausse de 18% due pour partie aux produits supplémentaires liés à l'acquisition de King Pharmaceuticals fin janvier, pour partie à l'effet de change et pour partie aux «conditions favorables sur le marché du bétail».