Le groupe américain de défense Lockheed Martin a annoncé mardi un recul de 10,06% à 742 millions de dollars de son bénéfice net au deuxième trimestre, qui reste néanmoins supérieur aux attentes, en raison d'une charge exceptionnelle liée à des suppressions d'emplois.

Il en a en revanche relevé pour la deuxième fois de l'année ses prévisions de résultat pour l'année, dans un communiqué. Le résultat par action cette année sera désormais compris dans une fourchette de 7,35 à 7,55 $, contre 6,95 à 7,25 $ auparavant.

Ce bénéfice par action au second trimestre a atteint 2,14 $ alors que les analystes tablaient sur un résultat de 1,93 $.

Le chiffre d'affaires a pour sa part légèrement augmenté, de 2,3% à 11,55 milliards de dollars, contre 11,28 milliards d'avril à juin 2010. C'est mieux que les 11,42 milliards attendus par les analystes.

Pour l'année, Lockheed Martin [[|ticker sym='LMT'|]] a resserré la fourchette de ses ventes et s'attend désormais à des ventes comprises entre 46 et 47 milliards de dollars, contre 45,75 et 47,25 milliards auparavant.

Ce qui n'empêche pas le groupe américain de rester confiant sur la poursuite de la demande de sécurité dans le monde, selon les explications données par son PDG Robert Stevens lors d'une téléconférence avec des analystes. M. Stevens a été longuement interrogé sur le programme controversé de l'avion de combat F35 dont les coûts ont fortement augmenté.

Le PDG du groupe de défense a indiqué que la production avait démarré pour les 31 appareils commandés, dont 28 pour le compte de l'US Air Force, et que le surcoût était évalué à quelque 900 millions, en ce qui concerne ces 28 appareils.

Mais il s'agit d'un «programme d'une importance capitale» et le groupe travaille avec ses partenaires à la réduction des coûts, a promis M. Stevens, assurant que les retours sur les performances de l'appareil étaient très positives.

Il a en outre confirmé que la production de nouveaux chasseurs F16 tirait à sa fin, à moins «d'engagements supplémentaires», évoquant sur ce point un «intérêt» du gouvernement irakien. Interrogé sur un programme de modernisation du F16, envisagé par l'US Air Force, M. Stevens a répondu qu'il était encore beaucoup trop tôt pour apporter une réponse définitive. Le «processus d'évaluation stratégique» est en cours, a-t-il indiqué. Le groupe évalue toujours à une quarantaine le nombre d'appareils qu'il livrera l'an prochain, a indiqué de son côté le directeur financier de Lockheed Martin, Bruce Tanner.

Basé à Bethesda, Maryland, Lockheed Martin, qui emploie environ 126 000 personnes dans le monde, a annoncé en juin deux plans de suppression d'emplois.

Il va notamment supprimer 1200 postes au sein de sa division en charge des systèmes de technologies avancées. Il entend aussi supprimer 1500 emplois dans sa branche aéronautique aux Etats-Unis, dans le but d'améliorer sa compétitivité.

Lockheed Martin, qui a été victime d'une attaque informatique en mai, indique avoir versé aux salariés concernés des indemnités de licenciement d'un montant de 97 millions de charges sociales dans le cadre de ces plans sociaux.

«Ces charges ont réduit le bénéfice net de 63 millions», souligne le groupe, qui ajoute qu'il va verser des indemnités à d'autres salariés au second semestre. Il ne précise toutefois pas le montant de celles-ci.