Les mises en chantier de logements sont reparties à la hausse aux États-Unis en juin, pour atteindre leur niveau le plus haut depuis janvier, selon des chiffres publiés mardi à Washington par le département du Commerce.

Les chiffres du ministère montrent d'autre part une augmentation des permis de construire accordés en juin, qui ont presque retrouvé leur niveau de décembre.

Plusieurs analystes avertissent néanmoins que le fort rebond des mises en chantier de juin pourrait s'expliquer essentiellement par un rattrapage du retard pris les mois précédents, à cause du mauvais temps notamment, et rester par conséquent sans lendemain.

En données corrigées des variations saisonnières, les départs de chantiers, qui avaient stagné en mai après être retombés en avril à un niveau extrêmement faible, ont progressé en juin de 14,6% sur un mois, pour correspondre à 629 000 mises en construction en rythme annualisé, indique le ministère.

Les analystes estimaient que la progression apparaîtrait moins forte. Leur prévision médiane donnait l'indice à 570 OOO.

La progression du mois a été tirée par une hausse de 30,4% du logement collectif, très variable d'un mois sur l'autre. Celui des maisons individuelles, au centre de l'attention des économistes, a connu sa plus forte croissance depuis le mois de juin 2009: +9,4%.

Indicateur de la tendance à venir de la construction, les permis de construire accordés en juin ont progressé de 2,5% par rapport à mai, pour représenter 624.000 autorisations délivrées en rythme annuel, selon les chiffres du ministère.

Les analystes estimaient qu'ils étaient restés à leur niveau du mois précédent.

Les permis de construire des maisons individuelles n'ont toutefois progressé que de 0,2% et restent encore extrêmement faibles.

Pour Jeffrey Rosen, économiste du cabinet Briefing, «les retards de projets provoqués par des conditions météorologiques rigoureuses en avril et mai pourraient être la raison principale de la poussée des mises en chantier de juin».

«Les départs de chantiers et les permis évoluent cahin-caha près du plancher» depuis l'été 22010, notent les analystes du cabinet RDQ Economics. «Il nous faudrait quelques rapports du ministère comme celui-ci pour nous faire croire à l'idée que l'activité de la construction de logement sort de son marasme».

Relevant lui aussi les effets probables des retards liés au mauvais temps et la faiblesse des permis de construire des maisons individuelles, leur confrère Ian Shepherdson, du cabinet HFE, ne voit là «aucun signe de changement de tendance».

Tout en notant que l'activité est encore «bien loin d'un niveau signalant un marché sain», Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors estime que le point bas a enfin été touché.

Tous les analystes prédisent que le rétablissement du marché du logement, à l'origine de la crise, prendra plusieurs années.

Pour la construction comme pour les cours du logement, l'un des gros défis demeure les centaines de milliers de procédures de saisies immobilières en cours, qui finissent par inonder le marché de biens à prix bradés.