Conrad Black a affirmé qu'il continuera de se battre pour sa liberté à la suite du rejet, mardi, par la Cour suprême des États-Unis, d'un appel de l'ancien magnat canadien de la presse des deux chefs d'accusation restants pour fraude et entrave à la justice.

«Ce tribunal ne renverse pratiquement jamais une décision, alors ce jugement était prévisible», a dit Conrad Black dans un courriel à La Presse Canadienne.

«La Cour ne s'est tout simplement pas penchée sur notre argumentaire constitutionnel», a-t-il ajouté.

La Cour suprême n'a pas commenté la décision.

En juin dernier, les juges avaient décidé de limiter significativement l'application par les tribunaux aux États-Unis de la loi des «services honnêtes», qui a été invoquée par des procureurs dans bon nombre de causes impliquant des accusations contre des dirigeants d'entreprises.

La Cour suprême n'a pas renversé les chefs mais renvoyé les causes devant des tribunaux inférieurs d'appel pour déterminer si les condamnations auraient tenu dans le cadre d'une application adéquate des nouvelles règles.

L'homme d'affaires et auteur, né au Canada, a été libéré sous caution l'an dernier d'une prison de la Floride le temps que les processus d'appels suivent leur cours. Il avait purgé deux des six années et demi de sa peine en lien avec les quatre condamnations dont il avait fait l'objet.

En octobre, une cour d'appel avait renversé deux chefs d'accusation, mais maintenu deux autres chefs, l'un pour fraude et l'autre pour entrave à la justice.

Une nouvelle sentence doit être prononcée le 24 juin.

Les procureurs américains ont affirmé que la peine initiale de six ans et demi infligée à l'ex-magnat de la presse devrait être maintenue.

Bien que Conrad Black a adopté un bon comportement en prison et donné des cours à des codétenus, il a refusé d'accepter la responsabilité pour ses crimes, ont dit récemment les procureurs dans un document de cour en vue des audiences de juin.

L'empire médiatique de Conrad Black comprenait, à son apogée, le quotidien torontois The National Post, le Chicago Sun-Times, The Daily Telegraph de Londres, le Jerusalem Post, et des dizaines de plus petits journaux au Canada et aux États-Unis.