Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a salué jeudi les ambitions du président américain Barack Obama de réduire le déficit budgétaire des États-Unis.

«Le discours du président Obama est tout à fait bienvenu. Cela va dans la bonne direction», a-t-il déclaré à Washington, lors d'une conférence de presse, qui ouvrait l'assemblée semestrielle des 187 Etats membres du FMI.

M. Obama avait fixé mercredi l'objectif d'économies budgétaires cumulées de 4.000 milliards de dollars sur douze ans, et indiqué que les Etats-Unis n'y parviendraient pas sans imposer davantage leurs contribuables les plus favorisés, ménages riches ou grandes entreprises.

Le FMI a publié mardi des estimations selon lesquelles les Etats-Unis devraient afficher en 2011 le déficit budgétaire le plus élevé du monde, à égalité avec l'Irlande, à 10,8% du produit intérieur brut.

«Le fait qu'une consolidation à moyen terme du budget soit nécessaire aux Etats-Unis a été mis en avant par le FMI depuis longtemps, et je suis très heureux de voir que les autorités (américaines) sont sur la même page», a précisé M. Strauss-Kahn ultérieurement, lors d'un entretien diffusé sur Bloomberg TV.

«Bien sûr, il faut que je me penche davantage sur les détails du plan», a-t-il ajouté.

Interrogé sur les problèmes budgétaires de l'Europe, M. Strauss-Kahn a estimé qu'ils n'étaient pas réglés non plus.

«Beaucoup d'efforts ont été déployés non seulement par les pays, mais aussi par le système européen lui-même et par la zone euro», a-t-il rappelé. Mais «j'attends toujours des Européens un plan plus complet pour régler non seulement le problème de la dette publique mais aussi ceux du secteur financier».

Sur la question du déficit américain, l'ancien directeur du bureau du budget de la Maison Blanche sous M. Obama, Peter Orszag, a estimé que rien ne serait fait avant la fin de l'année 2012 pour régler le problème qui devrait se poser à l'horizon 2015.

«Le problème budgétaire qui se posera en 2015 est que le déficit budgétaire prévu aux termes de la politique actuelle sera de l'ordre de 5 ou 6% du PIB», alors que moins de 3% serait souhaitable pour ramener les finances publiques sur une trajectoire viable, a-t-il dit lors d'une conférence à Washington.

«On ne peut pas passer de 5 ou 6% à 3% uniquement avec des baisses de dépenses», a-t-il ajouté. «Il faudra une forte composante relative aux recettes» de l'Etat (plus d'impôts), et «c'est la raison pour laquelle je pense que la question ne sera pas abordée avant l'élection» présidentielle de novembre 2012.

L'autre problème qui se pose, à l'horizon 2050, a trait à la réforme de l'assurance-maladie pour les personnes âgées ou indigentes, et il n'y a pas plus de raison qu'elle soit abordée avant l'élection, a-t-il ajouté.