Environ 800 000 employés de l'État fédéral américain sont menacés de licenciement temporaire si le Congrès ne se met pas d'accord d'ici à vendredi sur une loi de finances provisoire, a indiqué mercredi un haut responsable du gouvernement.

Lors de la dernière fermeture des services de l'État, en 1995, 800 000 fonctionnaires avaient été suspendus temporairement, a indiqué ce responsable lors d'un point de presse pour lequel il s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.

Cette fois-ci, les suspensions seraient «du même ordre», a-t-il ajouté.

En l'absence d'accord sur le budget 2011, le Congrès en est réduit à voter des lois de finances provisoires pour assurer le financement de l'État. La dernière en date court jusqu'à vendredi, et les élus ne sont pas encore parvenus à un accord pour les semaines suivantes.

Le président américain Barack Obama a dit «très clairement (...) qu'il ne voulait pas que l'État ferme, que cela menacerait la reprise économique», a ajouté le responsable du gouvernement.

Néanmoins, à trois jours de l'échéance, le gouvernement est en train de «s'assurer que toutes les administrations fédérales seront prêtes à mettre en oeuvre un plan d'urgence» si leur financement venait à manquer, a-t-il dit.

Selon lui, quoi qu'il arrive, les fonctionnaires chargés de la «protection de la vie des personnes et de la protection de la propriété» continueront de travailler: ce sera le cas des militaires et des forces de l'ordre.

«Les militaires continueront (...) de gagner de l'argent, mais ne recevront leur solde que lorsque nous aurons de nouveau de l'argent», a ajouté le responsable.

Le fisc (IRS) sera fermé, en revanche, alors que c'est la saison du pic des déclarations de revenus pour l'année 2010 (la date limite est le 18 avril) et donc des remboursements d'impôts, les Américains étant prélevés à la source, souvent plus qu'ils ne le devraient.

Seules les personnes ayant opté pour un remboursement sous forme de virement électronique pourront recevoir l'argent que l'État leur doit, ce qui pourrait se faire sentir sur la consommation des ménages en cas de blocage politique prolongé.

Le responsable a indiqué également que l'agence assurant les prêts bonifiés aux PME serait fermée en cas d'impasse politique, rappelant que celle-ci est «un acteur clef pour les prêts aux entreprises» en cette période de reprise.

Les PME sont le moteur de l'emploi aux États-Unis et elles peinent encore à emprunter sans l'aide de l'État.

La fermeture des services de l'État entraînerait également celle de l'Agence fédérale pour le logement (FHA). Celle-ci, a indiqué le responsable, assure 30% des nouveaux prêts immobiliers (contre 12% en 1995).

Le printemps correspondant au pic des achats de logements, la fermeture de la FHA aurait un «effet considérable sur le marché du logement, qui est très fragile», a-t-il ajouté.

À l'inverse, certains ministères dont le budget est voté sur plusieurs années, et non pas tous les ans, fonctionneront normalement. Les pensions de retraite et les prestations d'assurance maladie des plus de 65 ans continueront d'être versées.

En 1995, tous les fonctionnaires qui avaient été mis momentanément sur la touche avaient fini par être payés. En cas de fermeture de l'État vendredi, il reviendra au Congrès de décider de ce qu'il convient de faire cette fois-ci.