Les ventes de maisons individuelles neuves aux États-Unis ont continué de chuter en février, pour toucher leur niveau le plus faible en près d'un demi-siècle, selon des chiffres du département du Commerce.

Elles ont chuté de 16,9% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, après un recul de 9,6% (chiffre révisé en baisse) en janvier, a indiqué le ministère.

En rythme annualisé, les ventes du mois ont représenté 250 000 transactions. C'est leur niveau le plus faible depuis 1963, la première année de publication de cet indicateur.

La prévision médiane des analystes donnait au contraire une remontée de ces ventes, à 288 000 par an.

En glissement annuel, les ventes de maisons neuves ont chuté de 28,0%. C'est leur recul le plus fort depuis octobre 2010.

Le nouveau recul de l'indicateur traduit la déliquescence du marché du logement à l'origine de la crise, et dont la reprise tant espérée et régulièrement annoncée ne parvient toujours pas à se concrétiser.

Les ventes de maisons neuves sont tombées en 2010 à leur plus bas niveau depuis 1963 au moins (323 000).

À titre de comparaison, elles avaient atteint un pic à 1,389 million de transactions en rythme annualisé au mois de juillet 2005, avant le grand effondrement des prix du logement aux États-Unis qui allait faire sombrer le pays et le monde dans la crise.

Les chiffres publiés lundi par l'Association nationale des agents immobiliers américaine (NAR) ont montré que les ventes de logements anciens avaient chuté elles aussi en février, et qu'elles restaient encore déprimées.

La situation est cependant pire pour les ventes de logements neufs.

Les temps sont en effets particulièrement durs pour les constructeurs. Ceux-ci font face à la rude concurrence exercée par les ventes massives, à prix bradés, de logements saisis, qui représentent environ un quart du total des ventes de logements, selon diverses estimations.

Etant donné les difficultés financières rencontrées par des millions de ménages américains, ces saisies devraient se poursuivre en 2010, d'autant plus que leur rythme a été ralenti depuis septembre par un scandale ayant éclaboussé les sociétés de recouvrement de créances.

Conséquence: le prix médian des ventes a continué de baisser en février pour s'établir à 202 100 $, son niveau le plus faible depuis décembre 2003.

Le stock de maisons neuves sur le marché est resté stable, à son plus bas niveau depuis 1967, mais compte tenu de faiblesse des transactions, il faudrait 8,9 mois pour l'écouler, contre 7,4 mois en janvier.

Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE, rappelle que la marge d'erreur de l'évolution des ventes en glissement mensuel est énorme (plus ou moins 19,1%), mais que cela ne doit pas occulter le fait que «le logement ne participe pas encore à la reprise» économique du pays.

«Néanmoins, la dernière étude du moral des constructeurs de maisons laisse penser que la conjoncture sous-jacente est en train de s'améliorer légèrement», écrivent les analystes de RDQ Economics, dans une note. Selon eux, l'indicateur pourrait rebondir «dans les deux mois à venir».