Le président américain Barack Obama a salué samedi «l'extraordinaire ascension» du Brésil et exprimé sa volonté de resserrer les liens économiques avec cette puissance mondiale montante, au premier jour d'une tournée en Amérique latine.

Mais les sourires affichés par M. Obama et son homologue brésilienne Dilma Rousseff qui le recevait en grande pompe à Brasilia n'ont pas totalement éclipsé les différends entre les deux pays.

«L'ascension extraordinaire du Brésil a attiré l'attention du monde», a souligné M. Obama. «Étant une des économies qui connaît la plus forte croissance au monde, le Brésil a sorti de la pauvreté des dizaines de millions» de personnes, a-t-il ajouté.

Le président, qui entamait une tournée de cinq jours en Amérique latine, s'est engagé à poursuivre des relations avec le géant sud-américain «fondées sur l'intérêt et le respect mutuels», et a souhaité encore davantage d'échanges économiques entre les deux pays.

«Nous augmentons le commerce et les investissements pour créer des emplois dans nos deux pays. Le Brésil est déjà l'un de nos plus importants partenaires commerciaux, mais nous pouvons faire encore beaucoup plus», a-t-il ajouté.

Il a mentionné à ce titre les travaux d'infrastructure que le Brésil prépare d'ici au Mondial de football de 2014 et aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, dont des entreprises américaines espèrent obtenir une part des contrats.

Samedi, les États-Unis et le Brésil devaient annoncer la conclusion d'un accord de coopération commerciale et économique et un accord «ciel ouvert» négocié depuis 2007, a par ailleurs indiqué M. Obama à des chefs d'entreprise.

Mme Rousseff a de son côté réitéré son appel à un «élargissement» du Conseil de sécurité des Nations Unies et une «réforme fondamentale» de la «gouvernance mondiale». Son pays aspire à occuper un siège de membre permanent dans la plus haute instance de l'ONU.

Mais M. Obama s'est abstenu de soutenir explicitement cette demande, contrairement à l'appui marqué qu'il avait apporté à l'Inde.

«Comme je l'ai dit à la présidente Rousseff, les États-Unis vont continuer à travailler avec le Brésil et d'autres pays sur des réformes qui rendront le Conseil de sécurité plus efficace, plus représentatif et qui nous permettra ainsi de faire progresser notre vision commune d'un monde plus sûr et pacifique», s'est-il borné à indiquer.

M. Obama a aussi passé sous silence l'abstention du Brésil sur le vote de la résolution 1973 de l'ONU autorisant le recours à la force contre la Libye, remarquant simplement que «le Brésil s'est joint à nous pour condamner les violations des droits de l'homme par la Libye».

«Le peuple libyen doit être protégé, et en l'absence d'une fin immédiate à la violence contre les civils, notre coalition est prête à agir, et à agir urgemment», a ajouté M. Obama, qui a indiqué avoir mis Mme Rousseff au courant «des mesures que nous sommes en train de prendre».

La dirigeante, investie début janvier, se rendra en visite officielle aux États unis au deuxième semestre 2011, selon une déclaration commune américano-brésilienne.

M. Obama doit s'envoler dès samedi soir pour la deuxième étape de sa tournée, Rio, où il doit prononcer dimanche un discours destiné au peuple brésilien, mais aussi faire un peu de tourisme en famille.

Lundi, M. Obama continuera sa tournée, la première en Amérique latine depuis son arrivée au pouvoir début 2009, par une visite d'une journée au Chili lors de laquelle il prononcera un discours définissant les rapports que son administration veut établir avec la région tout entière.

Il quittera Santiago mardi matin pour le Salvador avant de rentrer à Washington mercredi soir.