Le milliardaire américain Warren Buffett, l'un des investisseurs les plus respectés au monde, a estimé lundi sur la chaîne de télévision financière CNBC que l'économie américaine n'avait pas besoin de toute la relance publique «massive» dont elle fait l'objet.

À la question de savoir s'il fallait mettre un terme au programme d'achats d'actifs de la Réserve fédérale (Fed), M. Buffett a répondu avoir un «énorme respect» pour son président Ben Bernanke, mais juger que le pays n'a pas besoin de plus de mesures de relance à l'heure actuelle.

Ces politiques de relance vont «engendrer beaucoup d'inflation à terme, sauf si des changements sont mis en place», ajoutant qu'un déficit budgétaire autour de 10% était trop élevé.

Il a répété, comme il le fait régulièrement, que les Américains les plus riches devraient payer plus d'impôts, mais que les retraites et la couverture maladie des futurs fonctionnaires américains devaient être réduites.

M. Buffett a également été interrogé sur les propos de Charles Ferguson, qui a remporté dimanche l'Oscar du meilleur documentaire pour son film Inside Job sur la crise financière, et qui a déclaré en recevant son prix que «trois ans après notre horrible crise financière causée par des fraudes massives, aucun dirigeant financier n'a été emprisonné et ce n'est pas normal».

L'investisseur a répondu qu'il n'était pas certain que des dirigeants de Wall Street auraient dû être «mis en prison mais ils n'auraient pas dû être mis non plus dans des Cadillac».

«L'idée qu'ils aient pu s'en tirer avec des centaines de millions de dollars (dans la poche) pendant que le reste du pays souffrait» n'est en effet pas normale, a-t-il conclu.