Les ventes de détail aux États-Unis ont commencé l'année sans grand entrain après leur forte progression du dernier trimestre 2010, a indiqué le département du Commerce à Washington.

Plusieurs analystes estiment néanmoins que leur progression devrait s'accélérer dans les mois à venir.

Selon le ministère, les ventes de détail ont progressé en janvier de 0,3% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, ce qui représente leur hausse la plus faible en sept mois.

L'indice du ministère témoigne d'un ralentissement des ventes de détail, après leur hausse de 0,5% en décembre (chiffre revu en baisse de 0,1 point).

Les analystes estimaient qu'il devait avoir progressé de 0,5% en janvier, selon leur prévision médiane.

En glissement annuel, l'indice du ministère - qui recense les ventes des détaillants et de la restauration - a progressé de 7,8% en janvier.

Exclusion faite du secteur de l'automobile (soumis à de fortes variations d'un mois à l'autre), les ventes de détail ont progressé de 0,3% en glissement annuel en janvier, alors que les analystes tablaient là sur une hausse de 0,6%.

Cinq des treize composantes de l'indice ont reculé entre décembre et janvier.

La baisse la plus forte (2,9%) a été mesurée dans le secteur des matériaux de construction et de l'équipement de jardin, ce qui apparaît lié aux difficultés éprouvées dans le domaine de la construction en janvier à cause du mauvais temps ayant sévi dans de nombreuses régions du pays.

Les chiffres des ventes de détail sont très suivis aux Etats-Unis car ils donnent un premier aperçu de l'évolution des dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine.

L'indicateur du ministère ne donne cependant qu'une idée partielle de la consommation puisqu'il ne prend pas en compte les ventes de services, qui représentent les deux tiers de la consommation des ménages en valeur.

Pour James Marple, économiste de la société de services financiers TD Financial, le ralentissement des ventes de détail de janvier n'est qu'«un léger revers, probablement dû au mauvais temps», et cela «ne modifie en rien la prévision selon laquelle les consommateurs vont continuer à jouer un rôle important dans la reprise».

Les Américains, qui continuent de faire face à d'importantes difficultés financières, n'ont véritablement retrouvé ce rôle qu'au milieu de l'année 2010, soit un an après la fin de la récession.

Au quatrième trimestre, le PIB américain a crû de 3,2% en glissement annuel, dopé par une hausse de la consommation de 4,4%, sans égale depuis le premier trimestre de 2006, selon les derniers chiffres officiels.

Notant aussi l'influence du mauvais temps sur la faible progression des ventes de détail en janvier, Chris Christopher, économiste du cabinet IHS Global Insight, estime que l'élan de la consommation «va s'étendre en 2011».

Inna Mufteeva, de la banque Natixis, note que «les dépenses de consommation (...) devraient être soutenues» cette année par la reconduction des baisses d'impôts accordées à tous les ménages.

David Resler, de la maison de courtage Nomura, juge manifeste que «les consommateurs sont devenus légèrement plus optimistes au cours des derniers mois».