La banque centrale des États-Unis, la Réserve fédérale, devrait maintenir cette semaine son arsenal de soutien à la reprise de l'économie américaine, selon les dernières déclarations de ses dirigeants.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) se réunit mardi et mercredi pour faire le point essentiellement sur le programme de rachats supplémentaires d'obligations du Trésor américain qu'il a lancé en novembre.

Les derniers indicateurs économiques témoignent dans l'ensemble d'une légère amélioration de la reprise, dont la Fed a pris acte dans son rapport de conjoncture (Livre beige) du 12 janvier.

Le marché du logement et la construction résidentielle restent cependant extrêmement faibles et, si le chômage a baissé officiellement à 9,4% en décembre, il reste proche de son plus haut niveau depuis 1983.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, a estimé au début du mois que la légère accélération de la croissance attendue pour 2011 ne devrait pas être suffisante pour le faire baisser véritablement.

La question du taux directeur de la banque centrale - quasi nul depuis deux ans - devrait donc être vite réglée. La Fed répète régulièrement son intention de le garder «extrêmement bas» encore longtemps et personne ne prévoit qu'il sera changé à l'issue de la réunion.

Les délibérations devraient porter sur le calibrage du programme de rachats d'obligations du Trésor. Cependant, au vu des dernières déclarations des dirigeants de la Fed, la politique ultra-accommodante de la banque centrale ne devrait pas être modifiée sur ce point-là non plus.

Après un débat mouvementé et de longues hésitations, le FOMC avait annoncé début novembre que la Réserve fédérale rachèterait jusqu'à 600 milliards de dollars de titres supplémentaires de dette publique américaine d'ici à la fin juin.

Le but de ce programme est de soutenir la reprise en stimulant la consommation des ménages et l'investissement des entreprises, grâce à la baisse des taux d'intérêts à long terme censée résulter de ces rachats.

La Fed a prévu d'ajuster le montant et le rythme de ses rachats en fonction de l'évolution de la situation économique, mais les partisans de la poursuite de ce programme ont marqué majoritairement leur préférence pour le statu quo.

L'intérêt se porte sur deux des dirigeants régionaux de la Fed, Charles Plosser (Philadelphie), et Richard Fisher (Dallas).

Opposés à la création monétaire qu'engendre les nouveaux rachats de titres du Trésor (ils y voient une grave menace d'inflation), MM. Plosser et Fisher disposent cette année du droit de vote au FOMC en vertu du système de rotation en vigueur entre les chefs des antennes régionales de la Fed.

Tous deux semblent avoir mis de l'eau dans leur vin.

Le premier a affirmé qu'il ne se poserait pas en opposant systématique comme l'avait fait son collègue de Kansas City, Thomas Hoenig, en 2010; le second a laissé entendre que l'amélioration de la conjoncture n'était sans doute pas assez forte pour lui permettre de convaincre ses collègues de réduire la taille du programme.

En l'absence de changement de cap de la politique monétaire, l'attention devrait se porter sur la façon dont le communiqué final de la réunion parle de la situation économique afin d'y débusquer les signes d'un éventuelle évolution dans les mois à venir.