L'agence de notation financière Moody's estime que le compromis politique devant se traduire par la prolongation des réductions d'impôts à l'ensemble de la population américaine risquait de compromettre la note de la dette américaine.

Cet accord, s'il est inscrit dans la loi, «dopera la croissance économique dans les deux ans à venir mais aura des conséquences négatives sur le déficit budgétaire de l'Etat fédéral et le niveau de la dette» du pays, écrit Moody's dans une publication hebdomadaire transmise à l'AFP.

«En ce qui concerne la réputation de bon payeur des Etats-Unis, les effets négatifs de l'accord sur les finances publiques devraient l'emporter sur ses effets positifs, à savoir une croissance économique plus forte», ajoute Moody's.

«Si des mesures de compensation budgétaire ne sont pas prises, l'accord sera négatif pour la capacité de remboursement des Etats-Unis et augmentera la probabilité d'une mise sous surveillance négative au cours des deux années à venir la note Aaa de l'Etat américain», indique le document.

La note Aaa est la meilleure note possible. Moody's l'attribue aux emprunteurs offrant les meilleures garanties de remboursement. Lorsqu'une agence met une note sous surveillance négative, elle indique qu'elle envisage de l'abaisser.

Le président américain Barack Obama a conclu le 6 décembre avec les républicains --qui deviendront majoritaire à la Chambre basse en janvier-- un accord devant prolonger de deux ans, pour tous les Américains, les allégements fiscaux adoptés en 2001 et 2003 et devant expirer le 31 décembre.

Le gouvernement souhaitait que ces cadeaux fiscaux ne soient pas prolongés pour la minorité des ménages américains les plus riches. Aux termes de l'accord, la Maison Blanche a obtenu une prolongation des allocations de chômage, à laquelle s'opposaient jusque-là les élus républicains.

Ce compromis pourrait être validé lundi par le Sénat mais a échoué en première lecture à la Chambre basse à la suite d'une rébellion de certains élus démocrates.