L'autorité fédérale américaine de régulation des géants du financement de l'immobilier Fannie Mae et Freddie Mac a annoncé jeudi leur avoir imposé des «tests de résistance» qui ont montré qu'ils pourraient avoir encore besoin de 215 milliards de dollars d'aide publique.

À l'issue de ces tests menés selon les critères de ceux imposés par la banque centrale (Fed) aux 19 plus grandes banques du pays en 2009, l'Agence fédérale du financement du logement (FHFA) a estimé que les deux entreprises devraient avoir besoin de 73 à 215 milliards de dollars d'ici à 2013.

Ces sommes s'ajouteraient aux 148 milliards de dollars déjà tirés par «Fannie» et «Freddie» sur la ligne de crédit que le Trésor leur a accordée en mars 2009, et illimitée depuis décembre.

La FHFA a indiqué dans un communiqué avoir établi trois projections différentes pour l'évolution des prix de l'immobilier.

«Ces projections sont destinées à donner aux responsables politiques et à l'opinion publique des estimations utiles pour se représenter les résultats potentiels du soutien des contribuables à Fannie Mae et Freddie Mac», a indiqué le directeur de l'autorité de régulation, Edward DeMarco.

Ces trois projections sont réalisées par l'agence de notation Moody's. Le «scénario du pire» (qui a une chance sur dix de se réaliser selon Moody's) prévoit une baisse des prix de l'immobilier américain de près de 25% entre aujourd'hui et la fin 2011.

Commentant les résultats de ces tests de résistance, le département du Trésor s'est focalisé sur le scénario central (huit chances sur dix), qui table sur une baisse des prix de l'immobilier de 5 à 10%.

«Les projections d'aujourd'hui montrent que, dans le scénario économique le plus probable, près de 90% des pertes de Fannie Mae et Freddie Mac sont déjà derrière nous», a-t-il relevé.

La troisième projection se base sur une quasi-stabilité des prix du secteur.

Dans les trois cas, l'estimation est bien supérieure à une autre publiée en septembre par le Bureau du budget au Congrès, qui tablait au pire sur 30 milliards de dollars de dépenses du budget de l'État fédéral pour Fannie Mae et Freddie Mac d'ici à 2013.

Le gouvernement doit présenter d'ici à janvier un projet de loi pour réformer le statut de Fannie Mae et Freddie Mac. Les deux groupes avaient été placés sous tutelle publique en septembre 2008 après avoir soutenu une demande de prêts immobiliers insolvable, encouragée par le gouvernement qui voulait faire grimper le taux de propriété.

«Nous restons fermement déterminés à déposer une proposition de réforme complète dans les mois à venir», a indiqué le Trésor, sans en préciser les contours exacts.